29 août 2017

Il y a 100 ans : Une question troublante

La perte du Yarra qui fut coulé le 29 mai, ainsi que nos lecteurs doivent se le rappeler, fut connue à Madagascar le 3 juin seulement, par le truchement du consul français d’Aden.
Le gouvernement général de la Grande Île non plus que l’agent principal des Messageries maritimes à Madagascar ne possédaient aucun renseignement sérieux et durent télégraphier en France. Or, dès le 1er juin, le torpillage était connu dans certains milieux de la colonie.
Mais laissons la parole à notre confrère la Tribune de Madagascar qui est ordinairement bien renseignée.
« Une question se pose. Il y a quatre ou cinq jours, le bruit du torpillage du Yarra courait avec persistance. D’où venait ce bruit ? Quelle en est l’origine ? Pourrait-on le savoir ? Car enfin il est extraordinaire que le fait se soit trouvé malheureusement confirmé deux jours après… »
Ceci peut se lire dans le numéro de la Tribune de Madagascar du 5 juin ; le fait, d’après notre confrère, était donc connu au plus tard de 1er juin et notre consul d’Aden ne le télégraphia que le 3.
Il y a donc dans la Grande Île des gens doués de la double vue, ou… quelques vagues Boches, travestis en neutres, habitent-ils encore la colonie pour y perpétrer leurs petites traîtrises ?

Madagascar se plaint des surmulots

Les surmulots, rats campagnards à l’apparence débonnaire, font de grands ravages, cette année, dans les cultures de la Grande Île.
Renseignés très certainement par l’arrêté de M. Garbit, ils ont jeté leur dévolu sur les haricots notamment ; leur invasion a gagné le nord et l’ouest, et si l’administration madécasse ne prend pas les mesures nécessaires, la province d’Ambositra connaîtra l’année prochaine ce que la Bible appelle les « vaches maigres ».
Les indigènes ne récolteront ni maïs, ni riz, ni pommes de terre, les surmulots « voraçant tout », nous écrit un de nos amis, colon dans la région.
Le Courrier colonial

Le général Nicole

Le général Nicole, commandant supérieur des troupes de l’Océan indien, s’est embarqué à Marseille, le 5 juillet, sur le Djemnah, des M. M., à destination de Tamatave.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

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