25 février 2020

Il y a 100 ans : Madagascar et la Grande Guerre (2)


(Suite.)
L’exemple de Madagascar est particulièrement significatif et montre avec quelle rapidité et jusqu’à quel point la France sait inculquer l’amour de son drapeau aux peuples qu’elle a associés à sa fortune. Vingt années ne s’étaient pas encore écoulées depuis cette expédition à laquelle la République française avait dû la possession définitive de Madagascar, et déjà la grande île trouvait l’occasion de participer, largement et de son plein gré, à la libération de la patrie nouvelle.
Les chefs mêmes qui avaient assuré la conquête et la défense, la francisation et l’organisation de Madagascar, – et c’étaient les grands, c’étaient, avec le général Roques, à qui revient en majeure partie la construction du premier tronçon du chemin de fer qui joint Tananarive à la Côte orientale, avec le général Lyautey qui, l’un et l’autre, ne furent pas seulement ministres, mais aussi généraux de la guerre ; c’étaient le maréchal Joffre, l’ancien organisateur du point d’appui de Diégo-Suarez, et le général Berdoulat, le gouverneur militaire actuel de Paris, qui, avant de se couvrir de gloire sur le sol de France à la tête des troupes coloniales, avait brillamment participé à l’occupation de Madagascar ; c’étaient le général Herr, le général Bourgeois, le général Degoutte, que leur nom suffit encore à qualifier ; c’était, là-bas comme ici, toujours le premier et le plus grand, Gallieni, – tous ces prestigieux ouvriers de la gloire française n’ont pas attendu vingt ans pour retrouver, parmi les indigènes qu’ils avaient conquis, puis soumis, des hommes fidèles et sûrs qui venaient loyalement et spontanément, sous leurs ordres, payer de leurs biens et de leurs personnes pour vaincre avec eux, sous leurs inoubliables fanions, les ennemis de la France, et pour sceller, par une commune victoire, « l’union sacrée » de la plus grande France…
Les administrateurs et les fonctionnaires, qui rivalisaient d’influence pour revendiquer et pour arracher le droit de gagner leur place aux frontières de la liberté, donnèrent aux indigènes un exemple qui ne fut pas perdu.
(À suivre.)
La Petite République



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