(Suite.)
L’exemple de Madagascar est particulièrement significatif et
montre avec quelle rapidité et jusqu’à quel point la France sait inculquer
l’amour de son drapeau aux peuples qu’elle a associés à sa fortune. Vingt
années ne s’étaient pas encore écoulées depuis cette expédition à laquelle la
République française avait dû la possession définitive de Madagascar, et déjà
la grande île trouvait l’occasion de participer, largement et de son plein gré,
à la libération de la patrie nouvelle.
Les chefs mêmes qui avaient assuré la conquête et la
défense, la francisation et l’organisation de Madagascar, – et c’étaient les
grands, c’étaient, avec le général Roques, à qui revient en majeure partie la
construction du premier tronçon du chemin de fer qui joint Tananarive à la Côte
orientale, avec le général Lyautey qui, l’un et l’autre, ne furent pas
seulement ministres, mais aussi généraux de la guerre ; c’étaient le
maréchal Joffre, l’ancien organisateur du point d’appui de Diégo-Suarez, et le
général Berdoulat, le gouverneur militaire actuel de Paris, qui, avant de se
couvrir de gloire sur le sol de France à la tête des troupes coloniales, avait
brillamment participé à l’occupation de Madagascar ; c’étaient le général
Herr, le général Bourgeois, le général Degoutte, que leur nom suffit encore à
qualifier ; c’était, là-bas comme ici, toujours le premier et le plus
grand, Gallieni, – tous ces prestigieux ouvriers de la gloire française n’ont
pas attendu vingt ans pour retrouver, parmi les indigènes qu’ils avaient
conquis, puis soumis, des hommes fidèles et sûrs qui venaient loyalement et
spontanément, sous leurs ordres, payer de leurs biens et de leurs personnes
pour vaincre avec eux, sous leurs inoubliables fanions, les ennemis de la
France, et pour sceller, par une commune victoire, « l’union sacrée »
de la plus grande France…
Les administrateurs et les fonctionnaires, qui rivalisaient
d’influence pour revendiquer et pour arracher le droit de gagner leur place aux
frontières de la liberté, donnèrent aux indigènes un exemple qui ne fut pas
perdu.
(À suivre.)
La Petite République
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