7 août 2015

Il y a 100 ans : Le rail à Madagascar (4)

(Suite et fin.)
Par vos nombreuses mesures, tout en tenant compte des intérêts de la défense nationale, vous avez réussi avec habileté à soutenir la situation économique de l’île ; votre rapide voyage au milieu des assemblées constituées vous a démontré toutes nos sympathies et la confiance unanime des colons. Aussi laissez-moi exprimer un vœu en leur nom, c’est que longtemps encore vous restiez à la tête de notre Colonie pour le plus grand bien de Madagascar.
Vous avez eu la généreuse idée d’associer la Colonie toute entière à une œuvre de solidarité nationale en demandant au Gouvernement français de prendre charge de 100 orphelins de la guerre. Nous ne pouvons qu’applaudir à cette pensée et je suis certain d’être l’interprète de tous mes compatriotes en vous priant d’agréer tous leurs remerciements.
Ce discours fut très goûté de tous et des applaudissements très nourris se firent entendre.

Le carnet d’un boto de pousse-pousse

Comme vous le pensez, je n’étais pas invité à l’inauguration du Chemin de Fer de Moramanga au lac Alaotra ; je ne voulais cependant pas mourir sans voir cela.
Profitant de la nuit noire et de l’inattention des employés de la gare occupés à installer nos édiles dans de confortables wagons de 1ère classe, je me suis furtivement glissé dans un fourgon et suis arrivé comme tout le monde à Moramanga : éreinté et courbaturé.
Après les premières effusions entre les habitants de la Capitale et nos concitoyens, un repas plantureux et quelques discours, on se mit en route pour l’inauguration. Il y en a beaucoup qui déjà auraient préféré faire tranquillement un bridge à Moramanga, mais noblesse oblige ! Encore 164 kilomètres aller et retour à s’appuyer.
Cette fois, impossible de trouver la moindre place, et bien m’en prit, j’ai dormi comme un loir en attendant le retour du train pavoisé ; j’en ai vu sortir des gens éreintés aux traits tirés. Je pensais toutefois qu’ils feraient meilleure figure à table, mais hélas ! la perspective d’une nuit encore à passer sur le rail ne permit pas à la plupart de faire honneur au fin gueuleton.
Les malheureux ?… Combien les petits sont heureux de n’avoir jamais rien à inaugurer.
Il n’y en a qu’un là-dedans qui rigole et comme par hasard c’est toujours Martel.
Sarah B.

La Dépêche malgache

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