29 octobre 2013

Il y a 100 ans : La Garde indigène

On nous écrit :
C’est avec un certain intérêt que j’ai lu, sur la question, un article de la Tribune signé d’un « vieux colon-militaire » ; il serait très bon s’il n’était entaché de parti-pris contre la Garde indigène qui le gêne ainsi que beaucoup de ses camarades et on le comprend.
La Garde indigène des colonies compte aujourd’hui 20 000 hommes ; il est évident que, du jour au lendemain, si elle était militarisée, les colonels, les chefs de bataillon, les capitaines et nos braves lieutenants – qui méritent mieux que la situation qu’ils ont – ne resteraient pas quatorze ans dans le même grade.
Oui, la Garde indigène est une institution civile recrutée dans le militaire ! C’est très probablement pour cela qu’on la trouve mauvaise.
La Garde indigène n’est pas aimée des administrateurs malgré les nombreux services qu’elle leur rend, cela depuis le règlement Garbit qui a supprimé tous les services domestiques et fait disparaître les ordonnances.
Elle est vue d’un mauvais œil par l’armée qu’elle élimine petit à petit de certaines colonies. Voilà ce qu’il fallait dire ; mais ne soyons pas injustes envers un corps sur lequel le Général Gallieni s’exprimait ainsi : « Les nombreux services qu’elle a rendus et dont l’éloge n’est plus à faire… »
On lit dans un grand quotidien de Paris, à propos du premier drapeau de nos troupes d’Indo-Chine :
« Nous avons eu d’abord les bataillons indigènes puis la milice, les tagels (17 février 1863), les partisans (19 février 1862), les spahis (7 février 1862), les guides à cheval (14 juin 1870), enfin les infirmiers indigènes.
« Il conviendrait de ne pas oublier, à propos des souvenirs évoqués par cette distribution d’emblèmes nationaux, le corps des miliciens qui a toujours admirablement payé de son audace et de sa fidélité. »
Soyez persuadé qu’il est aujourd’hui bien plus difficile de faire un inspecteur – officier de gendarmerie et d’infanterie (règlement du 26 décembre 1906) – qu’un officier de troupe sans examen.
Voilà ce que j’ai tenu à dire pour ceux qui ne l’osent pas.
Un civil-militaire.

Le Progrès de Madagascar

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