23 décembre 2014

Il y a 100 ans : L’identité de nos boto (2)

(Suite et fin.)
Ils ne manquent jamais de vous apitoyer pour vous soutirer quelque chose, soit leurs journées de travail, vous promettant de revenir bientôt, soit une avance et ils partent le plus souvent pour ne plus revenir, malgré toutes leurs promesses.
Lorsque ce stratagème ne réussit pas, ils abandonnent le ton suppliant qu’ils ont pris et deviennent insolents pour qu’on les f… à la porte et obtenir ainsi le règlement de leur compte.
Que de fois ils s’en vont sans rien dire et le matin vous attendez en vain l’auxiliaire journalier qui vous laisse dans un cruel embarras.
Nous sommes à leur merci et tout cela parce qu’on est trop bon avec eux.
Pour obvier à tous ces inconvénients, il faudrait obliger le domestique indigène muni de son livret individuel sur lequel serait reproduite sa photographie à se présenter deux ou trois fois par mois à un bureau spécial de police, pour être soumis à un contrôle.
De même les employeurs devraient, quand un boto les quitte, faire une déclaration écrite à ce même bureau de façon à ce qu’il soit suivi.
En ce qui concerne les journaliers, tireurs de pousse-pousse, porteurs de bagages dans les gares, marchés ou en ville, ils devraient en dehors de leur carte individuelle être astreints à porter sur le bras une plaque avec un numéro ; et l’autorisation d’être journalier ne serait accordée qu’à ceux qui n’auraient jamais été condamnés pour vol ou abus de confiance.
Pour les indigènes venant de l’extérieur et qui séjournent dans les villes, il faudrait les obliger à faire une déclaration de domicile dans les 24 heures qui suivraient leur arrivée et s’inquiéter de savoir exactement d’où ils viennent et ce qu’ils veulent faire.
Le soir venu la circulation en ville devrait être interdite après 9 heures ou être l’objet d’une surveillance spéciale de façon à éviter les vols et les assassinats.
Enfin que doit-on faire pour les vagabonds qui travaillent une fois de temps en temps et traînent dans les villes leurs guenilles malpropres ?
Une loi sur le travail : Nous en parlerons prochainement.

La Dépêche malgache


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