3 octobre 2015

Il y a 100 ans : La tournée de M. le Gouverneur Général sur l’Ivondro (4)

(Suite.)
À peine ont-ils mis le pied hors du canot, que les visiteurs trouvent à mi-coteau l’usine de M. Grenard destinée à l’élaboration du manioc et à sa transformation en tapioca. M. Garbit la visite en détail avec l’intérêt qu’il apporte à tout ce qui contribue au progrès colonial.
Cette visite est d’autant plus intéressante que l’usine est en plein fonctionnement, et on ne se lasse pas d’admirer ces ouvriers qui travaillent et s’agitent en silence comme des abeilles dans une ruche de miel.
Mais la soirée s’avance. Vite on escalade le mamelon sur lequel se trouve la maison d’habitation, de la véranda de laquelle la vue s’étend sur une grande étendue de plantations voisines.
À notre droite, aux dires d’un voisin, sur les terrains dépendant de la propriété « Las Palmas », sont plantés 100 000 pieds de caféiers, sans compter les 300 hectares de manioc pour approvisionner l’usine.
En face de nous, de l’autre côté du fleuve, s’étend la belle propriété de M. T. Payet avec ses 30 000 pieds de caféiers, en plein rapport pour une bonne partie, et ses plantations de canne à sucre pour approvisionner son usine à rhum, dont on aperçoit le toit à travers le feuillage.
À ce sujet, pour donner une idée du développement que prend la vallée de l’Ivondro, il n’est pas hors de propos de faire connaître que son frère Edgard possède une autre usine à rhum, plus haut, dans la même vallée, et qu’à eux seuls, les deux frères Payet ont versé au fisc 83 000 fr. de droits pour la présente année, en ayant payé plus de 80 000 fr. l’année dernière. C’est là un chiffre qu’il est facile de vérifier au Trésor, et qui ne manque pas d’éloquence.
De plus, M. Edgard Payet installe à l’heure actuelle, dans son usine, l’outillage nécessaire à la fabrication du sucre : ce sera la première de ce genre qui fonctionnera à Madagascar depuis la conquête, car celles qui existaient avant ont toutes été arrêtées, à la suite d’un… malentendu regrettable. Le sol et le climat de ce pays sont cependant des plus favorables à la plantation de la canne à sucre. Nous augurons donc un plein succès à la nouvelle industrie, tout en félicitant M. E. Payet de sa courageuse initiative.
(À suivre.)

Le Tamatave

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