5 novembre 2015

Il y a 100 ans : À propos des adjudications (1)

Les entrepreneurs se plaignent que généralement les adjudications se font à des délais si restreints qu’ils préfèrent s’abstenir de soumissionner, sachant qu’il leur sera matériellement impossible de se conformer aux clauses et conditions du cahier des charges. Vu le court délai de livraison et pour ne pas s’exposer à encourir des amendes et retenues qui absorberaient ou même dépasseraient le plus clair de leurs bénéfices, ils considèrent qu’il est plus sage d’éviter de courir pareils risques ; aussi ne prennent-ils pas part aux adjudications.
Quel est donc le réel motif qui fait ainsi agir le Service des Travaux Publics ? Les travaux à effectuer sont-ils d’une urgence extrême pour demander leur exécution dans un délai absolument insuffisant, ou est-ce tout simplement pour avoir la satisfaction d’infliger des retenues à l’entrepreneur ?
On nous assure que l’administration applique ces conditions draconiennes afin d’éloigner les entrepreneurs pour que les travaux soient faits en régie. Nous ne pouvons l’admettre.
La question primordiale pour l’entrepreneur à Madagascar, et particulièrement dans notre province, c’est la main-d’œuvre et c’est précisément cette main-d’œuvre qui lui fait défaut et l’oblige souvent à résilier son marché.
Qu’arrive-t-il alors lorsque les travaux sont faits en régie ? La main-d’œuvre est réquisitionnée un peu de partout et l’indigène qui sait que sur les chantiers du fanzakana on travaille mora mora déserte volontiers ceux de l’entrepreneur qui, lui, défendant ses intérêts, leur demande la somme de travail qu’ils peuvent réellement rendre.
Parmi les travaux en cours dans la Province de Tamatave, prenons pour exemple la route de Melville, dont les 1er, 2e et 4e lots ont été adjugés à deux entrepreneurs de notre place. Seul le 1er lot est en bonne voie d’exécution, sauf les ouvrages d’art qui ne seront exécutés que sine die du fait du manque sur place de chaux, ciments et fer.
Quant au 2e lot, l’entrepreneur a dû résilier, faute de main-d’œuvre et de matériaux pour la construction des ouvrages.
Il en sera très probablement de même pour les ouvrages d’art du 4e lot.
(À suivre.)
X. X.

La Dépêche malgache

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 38 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire