On
nous écrit :
L’arrivée de cette
mission a été annoncée à grand bruit. Comme dans Molière, des missions on en a
mis partout, jusque dans les cuirs ! C’est sans doute la façon élégante de
pratiquer les économies tant recommandées par nos gouvernants. De mauvaises
langues prétendent que ces missions sentent l’embusqué d’une lieue.
Le véritable but de cette
mission serait-il de chercher des poils sur les œufs à notre gouverneur
général, ou simplement de donner aux amis des emplois grassement rétribués
avant que… avant que les événements n’aient renvoyé à la vie privée ceux qui
les ont nommés, comme d’ailleurs c’est l’habitude de tous les ministères qui
croient sentir leur fin prochaine.
Voici d’ailleurs des
renseignements dont nous fait part un ami, et qui peuvent avoir quelque
relation avec ce qui est dit ci-dessus.
Tout le monde sait qu’un
certain groupe de députés, tout comme certains sénateurs, ont tenté de renverser
le gouvernement, ou tout au moins, en faisant beaucoup de bruit, d’accrocher un
ministère. Mais ils n’ont réussi ni dans l’une ni dans l’autre de ces
honorables entreprises.
L’un d’eux, mais non des
moins braillards, et qui cherche de quoi satisfaire son immense appétit, s’est
pris tout d’un coup d’un intérêt des plus vifs pour notre belle colonie.
Jusqu’à l’heure présente,
nos colonies quelles qu’elles fussent n’étaient pour lui qu’une grosse erreur
économique et il ne prenait aucune part aux questions les intéressant.
Mais voilà que subitement
comme Clovis il se met à adorer ce qu’il avait brûlé, et parcourant
fiévreusement les couloirs de la Chambre et du Sénat il sollicite avec intérêt
de quiconque peut lui en donner des renseignements précis sur Madagascar. Quel
est son climat ? Les Européens s’en accommodent-ils ? Peut-on y
circuler en auto ? Quelles sont ses ressources ? etc., etc.
Cette soudaine conversion
ne vous paraît-elle pas… louche, même suspecte, et n’aurait-elle pas quelque
rapport avec la mission Fillon ? C’est du moins ce qu’il a paru à l’ami
qui nous en avise.
Mais Madagascar, sous la
main intelligente et énergique qui la conduit, se développe actuellement de
telle façon qu’on hésitera à lui infliger un temps d’arrêt ou de recul en lui donnant
un dirigeant de cet acabit.
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 57 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire