Lundi dernier, 25 courant, dans la matinée, des
indigènes passant avec une charrette sur la route de Tamatave au Jardin
d’Essai, et arrivés au-delà du pont au niveau de la propriété Vaudagne, ont
trouvé le corps d’un homme étendu tout de son long en travers de la route. À
quelques pas, sur le bord du chemin, gisait aussi une motocyclette. L’homme
était sans connaissance et avait perdu beaucoup de sang par une blessure à la
tête sur le côté du front. Les indigènes l’ont hissé sur leur charrette et
porté à l’hôpital.
Le blessé n’était autre que M. Tissié, le très
sympathique vétérinaire militaire en service à Tamatave, que tout le monde
entoure ici d’une profonde estime.
Comment ce terrible accident s’est-il produit ? Nous le
saurons quand le blessé pourra parler, car il était seul quand il a eu lieu.
Son état s’est beaucoup amélioré, ce dont nous nous réjouissons avec ses
nombreux amis qui tout d’abord avaient éprouvé de vives inquiétudes à son sujet.
Faux bruit
Dimanche dernier, cinq pêcheurs montés sur une barque à
voile et se dirigeant vers la haute mer ont été perdus de vue à quelque
distance de la côte, et le soir n’ont pas reparu. Nul doute, ils avaient
chaviré, et tous étaient noyés.
Voici que deux jours après, on fait connaître qu’entraînés
par les vents et les courants, ils avaient dû suivre jusqu’à Fénérive où ils
avaient enfin pu débarquer sains et saufs.
Nous partageons la joie de leurs familles qui pendant deux
jours avaient vécu dans les transes les plus cruelles.
Encore les tavy
Dans son numéro de dimanche dernier, 24 courant, un
journal local signale qu’envers et contre toutes les instructions possibles,
les indigènes de la province de Moramanga ont été autorisés, par leur administrateur
en chef, à faire des tavy.
Nous n’avons pas encore eu l’occasion de nous assurer si le
fait est exact. Toutefois, suivant un colon qui habite cette région, étant
donnée la mentalité du… phénomène qui administre cette province, la chose est
fort possible.
Mais l’administration supérieure a toutes facilités pour
vérifier l’exactitude des faits dénoncés. S’ils sont exacts, nous ne doutons
pas qu’ils ne soient châtiés avec toute la sévérité qu’ils méritent.
Il serait temps d’en finir avec ces usages funestes.
Le Tamatave
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