La grande particularité de ces deux recueils, c'est qu'ils ont été écrits à la fois en malgache et en français. "Ce que le manuscrit dévoile, écrit Claire Riffard dans sa préface, c'est un travail de création conjointe, presque simultanée. Il montre les tâtonnements du texte, son errance dans la forêt des mots, non pas entre les langues mais dans les deux langues à la fois."
Presque-Songes se voit donc maintenant doublé d'un autre titre tout aussi original: Sari-Nofy. L'ouvrage est paru en coédition entre Sépia, en France, et Tsipika, à Madagascar. Il sera suivi, cette année, de l'autre volume, Traduit de la nuit.
Si je ne me trompe pas, la version malgache de ces poèmes était totalement inédite. Pas question donc d'en faire un livre électronique libre de droits et gratuit. (Pour la version française, c'est une autre histoire, dont nous reparlerons l'année prochaine.) Mais en avant-goût, pour ceux qui achèteront ce livre (ce que je conseille vivement, il s'agit d'une oeuvre essentielle de la littérature malgache), quelques vers qui constituent le premier poème du recueil:
Lire
Ne faites pas de bruit, ne parlez pas :
vont explorer une forêt les yeux, le cœur,
l’esprit, les songes…
Forêt secrète bien que palpable :
forêt.
Forêt bruissant de silence,
forêt où s’est évadé l’oiseau à prendre au piège,
l’oiseau à prendre au piège qu’on fera chanter
ou qu’on fera pleurer.
A qui l’on fera chanter, à qui l'on fera pleurer
le lieu de son éclosion.
Forêt. Oiseau.
Forêt secrète, oiseau caché
dans vos mains.
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