12 décembre 2013

Il y a 100 ans : Il faut des ports et un réseau routier à Madagascar

Du cap d’Ambre à Sainte-Marie, nous ne trouvons que quatre ports actuellement accessibles aux paquebots : Nossi-Bé, Analalava, Majunga et Tuléar.
Les bateaux des Messageries maritimes s’arrêtent quelquefois à Maintirano, Morondava et Ambohibe, mais il est à peine besoin de dire qu’ils mouillent au large, en rade foraine, et que les communications avec la terre, difficiles par beau temps, deviennent impossibles par mer houleuse.
Nossi-Bé est situé à plus de 36 kilomètres de la Grande Terre, c’est dire que les produits d’exportation de ou pour Madagascar sont grevés de frais supplémentaires de transport et nécessitent une organisation spéciale et coûteuse pour les colons.
D’autre part, les zones desservies économiquement par Nossi-Bé ne sont pas encore dotées de communications vers l’intérieur.
Il en est de même pour Analalava. Le port est suffisant, mais il n’existe aucune route de pénétration économique. Si nous longeons la côte entre Majunga et Tuléar, nous voyons qu’il n’existe pas de port digne de ce nom, ce qui met la riche province de Morondava dans une situation d’infériorité notoire.
La province de Tuléar est plus avantagée ; en dehors de son port, qui peut être facilement amélioré, elle possède quelques voies de pénétration vers l’intérieur du pays.
À première vue, il peut apparaître que la côte Est est privilégiée au point de vue maritime.
Il faut cependant constater que d’Andevorante à Fort-Dauphin les ports signalés sont beaucoup plus des rades foraines que des ports.
Toutes les opérations commerciales y sont difficiles, sinon impossibles, par gros temps. Mais la nature a corrigé par ailleurs ce qu’elle offrait là de défectueux. Il existe, en effet, disposés tout le long de la côte, une série de lagunes, de lacs intérieurs qui, reliés les uns aux autres, formeront une voie navigable parallèle à la mer.
La substitution de cette sorte de voie de communication fluviale à la voie maritime fera disparaître toutes les difficultés actuelles. Mais il faudrait, en même temps, constituer le réseau routier de pénétration, qui n’est encore qu’à l’état d’embryon, dans toue la région Est, en dehors de certaines grandes voies.

Le Courrier colonial

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