1 janvier 2014

Il y a 100 ans : La culture du café à Madagascar

Ce blog va passer doucement de 1913 à 1914, pendant que nous sommes arrivés, déjà, dans la vraie vie, en 2014...Bonne année à toutes les lectrices et tous les lecteurs.

De même que toute thèse a ses partisans et ses détracteurs, celle de savoir si le caféier doit ou non être cultivé à l’abri des rayons du soleil, a fait l’objet de nombreuses discussions entre les planteurs de Madagascar.
La culture du café prenant une extension de plus en plus importante dans la Grande Île, nous avons prié quelques-uns de nos correspondants de nous faire connaître leur avis.
L’un d’eux, partisan de la culture du caféier sans ombrage, nous donne comme principale raison de ce système, que depuis longtemps à Madagascar, on cultive le café et que jusqu’ici on a obtenu de fort bons résultats sans que le caféier ait été protégé contre les rayons du soleil.
À l’appui de sa manière de voir, il nous cite d’immenses terrains situés sur la côte, plantés de superbes caféiers liberias ou malgaches dont les branches plient sous le poids des fruits.
Beaucoup de colons, nous dit un de ces correspondants, sont, au contraire, d’avis que la méthode consistant à ombrager le caféier est la meilleure.
Tous ceux, en effet, qui depuis de longues années s’adonnent à cette culture, se décident après avoir planté le caféier en plein soleil, à le faire pousser à l’ombre. Le caféier produit davantage au soleil mais il dépérit aussi beaucoup plus vite.
En ce qui concerne le choix des arbres destinés à ombrager le caféier, les avis sont également partagés.
D’aucuns préfèrent le simple bananier ; d’autres plantent entre les lignes de caféiers comme tuteurs des pignons d’Inde, dont la feuille tombe en hiver, époque où le caféier est en fleurs, et où il a besoin d’air et de soleil.
Mais le pignon d’Inde a le grave inconvénient, quand il n’a pas atteint une hauteur suffisante, de ne pas abriter le caféier et de constituer une sorte d’obstacle à la pénétration de l’air entre les lignes protégées.
Les deux meilleurs arbres d’abri pour le caféier, semblent être le bois noir ordinaire et le lilas. Tous deux se dépouillent de leurs feuilles à l’époque précise de la floraison du caféier, pour se revêtir à nouveau de leur feuillage au moment des chaleurs.
Enfin, au bout de quelques années, bois noir et lilas deviennent des arbres utiles et de valeur comme essences d’ébénisterie et de charronnage.

Le Courrier colonial

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