12 novembre 2014

Il y a 100 ans : Les anonymes du « Journal de Madagascar » (3)

(Suite.)
Les représentants de la maison O’Swald, ayant fait mettre sous scellés, par autorité de justice, toutes les marchandises qu’ils possédaient à Tamatave, M. Affeejee dut, par requête présentée au Président du Tribunal, obtenir la remise de celles qui restaient à délivrer.
M. l’Administrateur-Maire est resté étranger à cette opération dans laquelle il n’avait pas à intervenir.
Et d’une.
M. Ah-Thion, le propriétaire bien connu d’Antalaha, avait déposé à la maison O’Swald, pour être vendus, un lot de vanille provenant de sa récolte. Cette vente n’ayant pas été réalisée, M. Ah-Thion a, lui aussi, présenté requête au Président du Tribunal et sa vanille lui a été rendue. Et de deux. C’est tout.
Le Journal de Madagascar affirme que des marchandises de la maison O’Swald sont livrées à des tiers pour être vendues ; encore une fois, qu’il fasse connaître ces tiers et désigne ces marchandises s’il ne veut obliger ses lecteurs à le traiter de vil calomniateur.
M. l’Administrateur-Maire aurait eu des égards scandaleux vis-à-vis des internés de l’Îlot Prune ?
En premier lieu, il se serait empressé, sur leur demande, de faire installer des stores sous les vérandas des cases qu’ils habitent.
Le Journal de Madagascar ne peut être bien renseigné car, – non pas l’Administrateur-Maire, mais la personne chargée du ravitaillement des internés, – avait demandé à la maison de commerce Déchavanne-Jullien le prix de la toile nécessaire à ces stores. Ayant trouvé ce prix trop élevé, cette personne a acheté, au bazar, des nattes et rabanes qui ont servi à faire ces stores.
On conçoit que la firme Déchavanne et Jullien ait été furieuse de perdre cette occasion de faire un petit bénéfice et elle n’a trouvé rien de plus honorable et de plus digne que de s’en prendre à M. l’Administrateur-Maire, d’autant plus que ces internés de l’Îlot Prune avaient refusé de lui acheter 400 kilos de pommes de terre qu’elle leur avait offerts en vente.
Ces déconvenues nous expliquent les allégations du Journal de Madagascar qui seraient grotesques si, dans les circonstances actuelles, elles n’étaient monstrueusement odieuses.
Enfin, un boto a été accordé aux internés pour chaque cinq personnes par l’autorité supérieure, et une femme a été autorisée à donner ses soins à un nouveau-né.
(À suivre.)

Le Tamatave


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