31 juillet 2015

Il y a 100 ans : Le rail à Madagascar (2)

(Suite.)
Aux alentours de la gare est massée une foule compacte qui acclame le Représentant de la France à Madagascar aux cris répétés de « Vive le Gouverneur Général ».
Après un échange de cordiales poignées de mains, M. Garbit se dirige vers la table somptueusement parée. Quelques personnes seulement furent placées par M. le Gouverneur Général ; les autres se mirent à l’avenant autour de la table.
Le protocole fut banni de cette réception où ne cessa de régner la plus franche cordialité.
Pendant tout le cours du repas, nous fûmes régalés par la musique malgache qui nous joua avec un véritable talent les airs les plus variés.
Au dessert, M. Frapart, président de la Chambre consultative de Tananarive, prit la parole en ces termes.
Discours de M. Frapart
Monsieur le Gouverneur Général,
S’il est vrai que c’est par le recul que l’on peut juger les grandes œuvres, je ne puis aujourd’hui, au moment de cette inauguration, m’empêcher de me rappeler ce qu’était Madagascar il y a 25 années lorsque je débarquais à Diégo-Suarez, cette enclave de Madagascar où vivaient quelques troupes et une vingtaine de colons.
Plus près, en 1895, au moment de notre occupation, la Colonie ne possédait comme développement des voies de communication qu’un réseau de sentiers, sans ouvrages, sans ponts. Toutes les marchandises voyageaient à dos d’hommes, aussi la situation était-elle bien pauvre puisque le commerce général, importations et exportations réunies, atteignait à peine 17 600 000 francs.
En 1906, grâce à un premier réseau de grandes routes, au développement de nombreuses voies de communication, notre commerce faisait un premier bond de 50 millions en atteignant 64 715 000 francs.
En 1913, il atteignait près de 120 000 000 fr.
L’agriculture, l’industrie et le commerce constituent la vie économique d’un pays et les statistiques sont le résultat des transactions, aussi devons-nous être fiers en contemplant l’œuvre de la France à Madagascar.
La densité de la population étant toujours de 3 millions d’âmes, ce n’est donc pas à un surcroît de population venant de l’extérieur que nous devons cette prospérité, mais à une plus grande capacité d’achats de l’indigène, résultant d’un plus grand bien-être matériel et moral.
 (À suivre.)

La Dépêche malgache

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