(Suite et fin.)
Il suffirait donc de la prolonger jusqu’à la tête Amiot, en
contournant le récif. D’après certains ingénieurs, son coût n’atteindrait pas
300 000 frs, ce chiffre pourrait même être réduit de moitié de la
façon suivante.
La Colonie étant propriétaire des carrières de pierre, le T. C. E.
pourrait construire un embranchement rejoignant la plus rapprochée de la voie
et les blocs de pierre seraient ainsi transportés sans transbordement de la
carrière directement sur la jetée. L’économie serait considérable et cet
embranchement viendrait à propos pour aider à la construction du port qui, chaque
jour, s’impose davantage.
Si, à cette heure, les rails faisaient défaut pour la
construction de cet embranchement, en attendant leur arrivée, la plate-forme à
construire pourrait recevoir des rails Decauville. Sans doute, dans ce cas, un
transbordement serait nécessaire ; mais il peut être facilité par une grue
puissante.
La nécessité de la construction de ce bassin-abri s’impose
avec plus d’urgence qu’en 1917 car rien ne nous fait prévoir que la mauvaise
saison ne nous réserve pas une surprise aussi désagréable qu’à cette époque-là.
Dans ce cas le désastre serait complet, c’en serait fait de la navigation côtière,
car les voiliers qui restent viendraient à être détruits, et les paquebots ne
pourraient assumer le même service ; il leur serait impossible de s’arrêter
dans tous les ports de la côte, de plus ils ont le service des grandes lignes à
assurer.
Heureusement que, dans la dernière séance des Corps
constitués tenue à la Mairie sous la présidence de M. le Gouverneur
Général, la construction immédiate de ce bassin a été décidée et l’exécution en
sera confiée à M. Bénard, Ingénieur des Travaux publics dont la compétence
en cette matière est bien connue.
Il était temps. Si, en effet, M. Lebureau avait attendu
pour préparer cet abri que tous les voiliers eussent été détruits, il aurait
ressemblé à l’Arabe qui, n’ayant plus de quoi nourrir son âne, le vendit pour
acheter de l’avoine.
Le Tamatave
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