1 novembre 2019

Il y a 100 ans : Bassin-abri (2)


(Suite et fin.)
Il suffirait donc de la prolonger jusqu’à la tête Amiot, en contournant le récif. D’après certains ingénieurs, son coût n’atteindrait pas 300 000 frs, ce chiffre pourrait même être réduit de moitié de la façon suivante.
La Colonie étant propriétaire des carrières de pierre, le T. C. E. pourrait construire un embranchement rejoignant la plus rapprochée de la voie et les blocs de pierre seraient ainsi transportés sans transbordement de la carrière directement sur la jetée. L’économie serait considérable et cet embranchement viendrait à propos pour aider à la construction du port qui, chaque jour, s’impose davantage.
Si, à cette heure, les rails faisaient défaut pour la construction de cet embranchement, en attendant leur arrivée, la plate-forme à construire pourrait recevoir des rails Decauville. Sans doute, dans ce cas, un transbordement serait nécessaire ; mais il peut être facilité par une grue puissante.
La nécessité de la construction de ce bassin-abri s’impose avec plus d’urgence qu’en 1917 car rien ne nous fait prévoir que la mauvaise saison ne nous réserve pas une surprise aussi désagréable qu’à cette époque-là. Dans ce cas le désastre serait complet, c’en serait fait de la navigation côtière, car les voiliers qui restent viendraient à être détruits, et les paquebots ne pourraient assumer le même service ; il leur serait impossible de s’arrêter dans tous les ports de la côte, de plus ils ont le service des grandes lignes à assurer.
Heureusement que, dans la dernière séance des Corps constitués tenue à la Mairie sous la présidence de M. le Gouverneur Général, la construction immédiate de ce bassin a été décidée et l’exécution en sera confiée à M. Bénard, Ingénieur des Travaux publics dont la compétence en cette matière est bien connue.
Il était temps. Si, en effet, M. Lebureau avait attendu pour préparer cet abri que tous les voiliers eussent été détruits, il aurait ressemblé à l’Arabe qui, n’ayant plus de quoi nourrir son âne, le vendit pour acheter de l’avoine.
Le Tamatave



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