(Suite et fin.)
D’abord, il importe de mentionner qu’une colonne
expéditionnaire, personnel et matériel, fut entièrement organisée à Madagascar
en vue d’opérations dans l’est africain allemand. Ce corps fut finalement
maintenu à Madagascar. Il n’en représenta pas moins à la fois une réserve
éventuelle et un concours moral pour nos alliés anglais. En abandonnant aux
Anglais la totalité de l’Est africain allemand, la France s’apprête à faire
preuve envers eux d’une générosité que certains seraient fondés à trouver
excessive. N’oublions pas, d’ailleurs, que, de diverses façons, notamment par l’envoi
de bœufs vivants et de conserves de viande, Madagascar coopéra au
ravitaillement des colonnes d’opération anglaises et portugaises, en même temps
que notre T. S. F., en interceptant des signaux et les communiquant
aux Anglais, contribuait au blocus de la colonie allemande.
Madagascar envoya à la métropole tout le matériel de guerre
dont elle pouvait disposer soit plus de 1 200 tonnes.
Mais que dire du concours en hommes qu’elle lui apporta !
Près de 5 000 Européens furent embarqués à destination des armées,
chiffre considérable si on le compare à la totalité de la population de
Madagascar. Ce prélèvement ne porta préjudice ni à la vie économique de l’île, dont
le commerce général bondit de 94 millions en 1914 à 223 millions en
1917, à sa vie administrative puisque le budget de 1916 se clôtura par un excédent
de rectales de plus de six millions de francs.
Quant à l’impôt du sang que payèrent les indigènes, en un
pays qui n’était français que depuis moins de vingt ans quand éclatèrent les
hostilités, leur concours, stimulé par la prime d’engagement, fut remarquable :
45 863 engagés, soit une proportion égale à celle des engagés fournis
par l’Afrique Occidentale française. Bien plus, à partir de l’hiver 1917-1918, ces
indigènes restèrent toute l’année aux armées, au lieu d’être renvoyés dans le Midi
ou en Algérie pendant les froids, ce qui augmenta sensiblement leur rendement.
Henri Labroue,
Député de la Gironde.
Le Tamatave
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