Un important concours financier, économique et militaire a
été fourni par notre grande colonie de Madagascar à la Métropole, pendant la
guerre.
Concours financier. Il s’est traduit par des dons du budget
local (deux millions de francs) et des contributions particulières : 5 248 000 francs,
soit le chiffre énorme de 1 fr. 50 par habitant, à destination des
ambulances coloniales, journées, œuvres diverses où Européens et Malgaches
rivalisent de générosité.
Concours économique. En ce qui concerne les produits
alimentaires, les exportations de viande frigorifiée passèrent de 4 150 tonnes
en 1914 à 16 703 en 1917 ; celle des légumes secs, de 8 993 tonnes
en 1914 à 14 346 en 1917 (non compris les pois, qui furent stupidement
exclus de l’importation en France et obligés de prendre le chemin de l’Angleterre) ;
celle du manioc, en ses diverses formes, de 17 000 tonnes en 1914 à
21 263 en 1917.
En ce qui concerne les produits nécessaires à l’industrie, il
fallut la guerre pour que l’industrie française se pourvût de graphite de
Madagascar, produit indispensable aux usines de la défense nationale, elle ne l’utilisait
jusque-là qu’à la condition qu’il fût allé préalablement se faire baptiser
graphite de Colombo en Angleterre. Son exportation passa de 7 000 tonnes
en 1914 à 26 000 en 1917. L’exportation des cuirs s’éleva de 5 500 tonnes
en 1914 à 8 500 en 1916, en dépit de la répugnance de la routine
industrielle française à utiliser les peaux de zébus malgaches que leur bosse,
paraît-il, dépréciait (!).
Il fallut aussi les impérieux besoins de la guerre pour que
les écorces à tan de Madagascar, jusque-là utilisées par l’Allemagne, prissent
enfin le chemin de France ! De même pour le raphia malgache, dont le principal
débouché était l’Allemagne avant 1914 ! La guerre a fait découvrir à la
France maints produits essentiels de Madagascar.
Concours militaire. Ce concours s’est traduit de divers en
façons.
(À suivre.)
Henri Labroue,
Député de la Gironde.
Le Tamatave
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