Nous avons vu des armateurs et des commerçants qui faisaient
la grimace ; que leur était-il donc arrivé ? Une déception tout
simplement. Ils avaient tout d’abord appris avec joie d’après les délibérations
des corps constitués qu’on construirait sans tarder un bassin-abri pour leurs
voiliers, mais ils trouvent à présent que ce bassin-abri est long à venir. On
leur avait dit qu’il serait bientôt fini, mais il paraît qu’il n’est même pas
encore commencé. Ils voient arriver avec effroi la saison des cyclones et des
raz de marée, et se demandent comment ils protégeront leurs voiliers.
Naturellement on en rend responsable le Service Régional que
l’on a pris à partie en lui demandant ce que signifiait cette fumisterie. Il
lui est aisé de répondre que, pour avoir la fin, il faut au moins disposer des
moyens. Or ce qui empêche les Travaux Publics d’exécuter ce travail, c’est tout
simplement le manque d’un raccord de voie.
En effet, ce bassin-abri consistera en un vaste terre-plein
qu’on obtiendra en entassant des pierres depuis la jetée de 200 mètres qui
existe déjà, jusqu’à la tête Amiot où on remarque une balise. L’énorme quantité
de pierres nécessaires pour remplir cet espace long de 800 mètres environ
sera amenée de la carrière de Farafate au moyen de wagons sur rails de chemin
de fer. Il y a bien des wagons de Farafate à Tamatave, et les wagons pourraient
accéder à l’endroit où se construira le bassin-abri en utilisant la voie du
boulevard Galliéni. Mais cette voie où circulent continuellement des wagons, en
particulier le tramway militaire de l’Intendance, est trop encombrée pour que son
utilisation soit pratique.
Il faudra donc, pour arriver au chantier du bassin-abri,
utiliser la voie du T. C. E. qui suit le boulevard d’Ivondro, et
installer une voie supplémentaire qui passera par le boulevard Joffre. Mais,
pour mettre en communication la voie de Farafate avec celle du T. C. E.,
un raccord est indispensable, raccord qu’il est impossible de trouver sur place.
Voilà pourquoi le bassin-abri n’est pas encore commencé.
(À suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 83 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire