18 septembre 2013

Il y a 100 ans : Une excursion sur l’Ivondro (1)

Monsieur le Directeur du journal Le Tamatave,
À maintes reprises j’ai pu lire dans votre vaillante feuille l’opinion émise par vous sur l’avenir de Madagascar.
Cet avenir, vous l’estimez des plus brillants, en raison des ressources de toute nature, intrinsèques, incalculables que possède notre belle colonie.
Votre satisfaction doit être grande à constater que chaque jour les faits viennent vous donner raison et établir, par les progrès réalisés, que vous avez été prophète clairvoyant.
Ce que j’ai à vous conter aujourd’hui vient corroborer mes dires, en même temps que vos prévisions. Voici :
La fête du 15 août, en tombant un vendredi, nous a procuré ce que l’on est convenu d’appeler… un pont, c’est-à-dire trois jours suivis de repos, – trois jours de congé, – bien difficiles à passer, – sans ennui profond, – dans notre bonne ville de Tamatave qui, pour être charmante, n’en manque pas moins de distractions.
D’où, nécessité d’aller en chercher par ailleurs.
Mais Tamatave ne possède pas de banlieue habitée, ni même habitable ; comme tout le monde sait, elle est séparée de son hinterland par une série de marais, encore incultivables.
Si l’on excepte la route de l’Ivoloina ou du Jardin d’Essai, il ne reste, pour franchir la zone des marais, que le chemin de Farafatra. À ce point de vue, Tamatave est une des villes les plus mal partagées de la Colonie, et le filanzane y est encore un des moyens de transport des plus appréciés.
D’ailleurs on nous avait dit que le chemin qui, par Farafatra, conduit de Tamatave à l’Ivondro, avait été remis à neuf par le zélé chef de district actuel, ce fut donc dans cette direction que fut organisée une partie de plaisir dont j’étais, et nous voilà partis à la première heure du jour, avec une armée de bourjanes.
La première impression que produit la voie de communication, la principale peut-on dire, allant de Tamatave vers l’intérieur, n’est pas des meilleures. On est à se demander à quoi a bien pu être employée la main-d’œuvre tant prestataire que pénitentiaire depuis dix-huit ans que la France occupe Madagascar !
(À suivre.)

Le Tamatave

Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
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