(Suite et fin.)
De là les ordres
d’arrestation immédiats et simultanés tant à Tananarive qu’à Fianarantsoa et
dans divers autres centres et la divulgation qui s’en suivit de cette affaire
qui ne fut d’ailleurs apprise du public, avec une immense stupéfaction, que
plusieurs jours après les arrestations dont la plupart, opérées discrètement,
passèrent inaperçues.
Conçue sans statuts,
cette Société dénommée : Vy vato
sakelika (association forte et dure comme pierre et fer) qui avait un foyer
initial au chef-lieu même de la Colonie, recrutait plus particulièrement ses
adeptes parmi les individualités propres, de par leur situation personnelle, à
rendre des services effectifs. Elles étaient reçues selon des cérémonies
rituelles rappelant quelque peu celle de l’ancien Fatidra local.
Destinée à préparer le
cœur et l’esprit des indigènes dans une seule et même idée d’indépendance et de
rétablissement d’un nouveau Gouvernement malgache, cette société secrète dont
l’appellation se traduisait par les lettres symboliques :
V. V. S. était divisée en sections composées de moins de
20 membres et dirigées par un chef ou plutôt trésorier, chargé pour les
besoins financiers futurs de recueillir 1 % des revenus, des émoluments ou
des salaires de chaque membre.
L’initiation ou
consécration pouvait s’effectuer en vue du développement intensif de
l’association, en présence seulement de quelques membres ou même d’un seul sans
que la présence d’un dignitaire à cette cérémonie fût essentielle.
Des sept serments à
caractère tendancieux que prononçait l’adepte et de la prière qui s’en suivait,
il se dégage nettement que celui-ci s’engageait sans réserves à poursuivre le soulèvement contre l’oppresseur, en
l’espèce la France.
Se reconnaissant à des
signes distinctifs, pénétrés de leur mission, les premiers membres de la
« V. V. S. » ne tardèrent pas à développer, soit dans des
réunions, soit par des kabary appropriés, où renaissait l’amour de la patrie,
l’extension de cette société et à lui créer des ramifications qui au cours de
ces derniers mois s’étendirent dans presque tous les grands centres de la
Colonie.
C’est au moment où la
France traverse une période difficile que la Justice est appelée à examiner la
participation à ces événements de chacun des 41 indigènes déférés devant
la Juridiction de céans.
Le Tamatave
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