Dernièrement, nous avons
parlé des vertus antiseptiques et antimicrobiennes de la variété d’eucalyptus
niaouli, spéciale à la Nouvelle-Calédonie.
Son action bienfaisante
est d’autant plus indéniable qu’aux Nouvelles-Hébrides, les îles de Mallicollo
et de Spiritu-Santo sont des centres fiévreux permanents ; à telle
enseigne qu’une compagnie d’occupation envoyée par le gouvernement français dans
la première de ces îles dut abandonner son poste au bout d’un mois, avec son
effectif presque entièrement décimé par les miasmes paludéens. Or, bien que
dépendances géographies et voisines de la Nouvelle-Calédonie, les
Nouvelles-Hébrides n’ont pas le niaouli.
Mieux encore : la
Nouvelle-Calédonie a des marais et des moustiques ; jamais, grâce à ses
forêts de niaoulis, elle n’a connu les fièvres paludéennes, même parmi les
agglomérations d’ouvriers travaillant aux travaux miniers ou à la construction
des voies ferrées ; les malades des Nouvelles-Hébrides n’ignorent pas
cette immunité, puisqu’ils viennent y refaire leur sang anémié.
On pourrait en dire
autant des îles Loyalty : Maré et Lifou, au sud, ont le niaouli qui les
exempte de la fièvre : Ouvéa, au nord, n’a pas le niaouli, mais en
revanche, elle connaît le paludisme.
Il est donc fortement
question de reboiser une partie des terrains dénudés de Madagascar, notamment
les Hauts Plateaux, privés de l’humidité que l’arbre seul peut leur donner, en
arrêtant le lavage du sol et en se dépouillant de ses feuilles pour former
l’humus.
Mais nos confrères de la
Grande Île mènent une campagne pour qu’on choisisse un peu plus rationnellement
qu’on ne l’a fait jusqu’ici, les essences d’arbres destinés à reconstituer la
forêt malgache. Oui, le reboisement s’impose, surtout dans les régions arides,
desséchées par un soleil ardent qui stérilise chaque jour un peu plus un sol
dur et calciné.
Et puisque le niaouli a
fait ses preuves en tant qu’antifiévreux, notre confrère le Tamatave demande qu’on voie se
multiplier au plus tôt les bosquets, les bordures et les digues de niaoulis,
dont les feuilles, tombant à terre et se décomposant au contact de l’humus,
dégageront leur huile essentielle, qu’entraîneront les pluies jusqu’aux bas-fonds
marécageux où elle viendra tuer les miasmes paludéens.
Le Courrier colonial
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