Après la lecture de ce lumineux exposé, il est
procédé à l’interrogatoire des prévenus ; nous ne donnerons de leurs
déclarations que ce qui peut offrir quelque intérêt pour l’éclaircissement de
l’affaire, en les résumant car elles se répètent toutes à peu de choses près.
Les donner chacune à part, in
extenso, serait d’une monotonie que nous
voulons éviter à nos lecteurs.
De l’ensemble des déclarations reçues, il apparaît
d’abord que l’initiation des adeptes avait lieu de la façon suivante :
Affiliation
Lorsqu’un indigène avait
accepté de faire partie de la société secrète, il était convié, peu après, à
assister à la réunion de la section à laquelle il allait appartenir.
Les réunions de ces
sections s’ignorant entre elles, se tenaient rarement plusieurs fois de suite
au même lieu. À Tananarive, on cite le quartier d’Anjohy, la rue Galliéni, les
environs de Mahamasina, enfin, pour certaines sections, les dépendances de
l’École de Médecine.
Les affiliés arrivaient,
à l’heure fixée, les uns après les autres, évitant ainsi d’attirer l’attention
des gens curieux et par suite des soupçons.
La séance ouverte, le
néophyte se mettait à genoux la face tournée vers l’Est (Zorofirarazana).
Devant lui, sur une
chaise, étaient placés trois objets :
Une hache ou toute autre
arme tranchante ;
Un récipient contenant un
peu de terre ;
Une soucoupe où avait été
recueilli du sang provenant d’un volatile fraîchement tué.
Dans le Sud, à
Fianarantsoa, à côté de ces trois objets figurait un morceau d’étoffe noire sur
lequel était appliquée une croix blanche.
On donna de ces objets
les significations suivantes : l’arme indiquait que l’affilié était prêt à
donner sa vie pour la Patrie ; la terre, c’était le sol malgache ; la
présence du sang signifiait que l’initié était prêt à verser son sang pour la
Patrie ; enfin, l’étoffe noire synthétisait le deuil dans lequel se trouve
plongée la Grande Île depuis l’occupation française.
« Nous verrons dans
la suite si d’autres significations ne sont pas données à ces
accessoires. »
(À suivre.)
Le Tamatave
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