(Suite.)
Qu’en présence des
constatations de ce matin, il serait contraire à toute équité et même à toute
justice de le maintenir en prévention, alors que le motif de cette prévention a
disparu.
Que, dans les circonstances
présentes, il importe au plus haut point qu’aucune décision ne s’écarte des
principes supérieurs au respect desquels le Tribunal entend rappeler les
accusés.
C’est pourquoi ils vous
prient, Messieurs, qu’il vous plaise ordonner la mise en liberté provisoire de
Frère Jullien, de la Doctrine Chrétienne, accusé de participation à un complot
contre la sûreté de l’État et dont l’innocence a été reconnue.
Et ce sera justice.
Le Tribunal en donne
acte, et en fin d’audience il a rendu un jugement accordant la liberté
provisoire du Frère Jullien.
L’audience du mercredi soir, c’est-à-dire la
huitième audience, s’est terminée sur un incident qui ne fut pas sans causer
une très vive émotion. Robin, Ravoangy, Randrimaheta, Ravelonahina furent aux
prises et se lancèrent à la tête accusations et démentis.
Sauf erreur, aujourd’hui ou demain, nous pourrons
voir se produire quelque coup de théâtre précis.
L’assistance était, hier après-midi, considérable.
L’audience fut levée à 17 h. 30.
Document
Au début de l’audience du 3 février, le
Président lut la lettre suivante que lui adressèrent les
avocats-défenseurs :
Monsieur le Président,
Nous avons appris de
source sûre que des manifestations plus graves que les précédentes doivent
avoir lieu aux prochaines audiences du Tribunal que vous présidez. Si ces faits
se produisent, nous sommes décidés à requérir qu’il soit immédiatement dressé
procès-verbal contre leurs auteurs quels qu’ils soient. Dans le cas, évidemment
pas probable, où il ne serait pas fait droit à nos réquisitions, nous nous
verrions obligés de quitter la salle d’audience. Ce ne serait pas sans regret
que nous prendrions cette détermination, dont les graves conséquences ne
sauraient vous échapper. Mais nous avons le devoir de défendre par les moyens
dont nous disposons non seulement notre dignité, mais encore et surtout un des
droits les plus sacrés que les nations civilisées s’honorent de respecter,
celui de la défense de tout accusé devant la justice criminelle.
Veuillez agréer, Monsieur
le Président, l’expression de nos sentiments dévoués.
(À suivre.)
Le Tamatave
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