(Suite.)
Ultime confrontation. Le Frère Raphaël est appelé
à la barre
Le Président. — Nous allons faire défiler devant vous ceux qui vous ont dénoncé.
Ratsimiseta. — J’ai oui dire.
Ramanantoanina. — J’ai appris de Ravelonahina.
Ravelonahina. — D’après les on dit, aucune précision.
Randriamahefa. — Ça se répétait en cours de route.
Razafindrazaka. — Rien de précis, de Ramanantoandro.
Ramaromisa. — Par des on dit, rien de précis.
Razafindrazaka. — J’ai entendu parler par Ravelonahina.
Ramilijaona. — Je tiens la nouvelle de Ratantely.
Ratantely. — Par ouï dire.
Père Venance Manifatra
Le Président. — Nous allons faire défiler devant vous ceux qui vous ont dénoncé.
Razafindrabeso. — Je ne connais que d’après ce que m’a dit Ramilijaona.
Ramilijaona. — Je le tiens de Ratantely.
Ratantely. — Par ouï dire, par on dit.
Ratsimiseta. — Même condition, on m’a dit, par ouï dire.
Ramanantsoa. — Bruit vague des Sakelika, par ouï dire.
Randriamahefa. — Renseignements recueillis en cours de route, par ouï dire.
Razafimbada. — Par Ramanantoandro.
Ramaromisa. — Par ouï dire.
Ralaitsirofo. — De Ravelonahina.
Ravelonahina. — On me l’a dit.
Jeudi après-midi, les
plaidoiries commencèrent, ce fut Me Baudin qui ouvrit le feu, exposant la
genèse de l’affaire.
Puis ce furent Mes Lacaille,
Favre, Bourgoin, Bruelle, Thuillier, Largey. La thèse générale est celle-ci. Il
n’y a ni unité de volonté, ni unité de pensée, encore moins unité de direction.
Pas de ressources, pas d’éléments. Il n’y a même pas tentative de complot.
Par contre, la défense
admet que les inculpés sont coupables d’avoir fait partie d’une société
secrète.
Me Largey estime
qu’un des accusés méritait simplement une « fessée administrative »,
parce qu’après tout, le gamin dont il avait les intérêts à défendre s’est cru
quelqu’un, étant quelque chose à 18 ans. Et s’il était quelque chose à cet
âge, c’est la faute de l’administration. Il est évident qu’il est imprudent de
confier des situations à peu près indépendantes à des jeunes gens sans
expérience, enclins à l’orgueil, par conséquent susceptibles de manquer à tous
leurs devoirs vis-à-vis du public avec qui ils sont en contact permanent. On
trouvera certainement le moyen de remédier à cet état de choses.
Le Tamatave
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