(Suite.)
Enfin les débats de cette Grrrrande affaire
touchent à leur fin, sans qu’aucune lumière nouvelle, aucune clarté
convaincante n’y ait été apportée, malgré tout le mal que s’est donné le
Président du Tribunal.
À cette heure la sentence doit être rendue. Par
conséquent nous pouvons d’ores et déjà exprimer notre pensée sans crainte de
pouvoir être accusés d’avoir voulu influencer le Tribunal.
Eh bien ! après une instruction mal faite et
incomplète, les débats ont démontré, chez ceux qui les ont dirigés, un parti
pris, disons le mot, un sectarisme mal déguisé.
Comme preuve, nous donnons ci-après
l’interrogatoire du P. Venance, qui édifiera nos lecteurs.
P. Venance
Manifatra
Le Président. — Vous voilà devant le Tribunal, vous êtes accusé d’excitation à la
révolte en vue de renverser le Gouvernement au profit d’un autre gouvernement
dont vous auriez été l’un des chefs, le roi peut-être.
Le P. Venance. — Je suis né à Nosy-Bé, près de Hell-Ville,
le 18 mai 1862. Depuis l’âge de raison, j’ai été élevé par des
missionnaires français.
À 15 ans, j’étais à Tananarive
où je fis mes études de latin et de grec. Je partis ensuite pour Bordeaux où je
fus envoyé au collège Tivoli. En 1886, je suis revenu à Madagascar avec
Mgr Cazet, je me suis mis aussitôt aux ordres de mes supérieurs qui me
chargèrent d’élever la jeunesse. Je suis resté onze années au collège. Un
certain nombre de mes élèves firent bonne figure dans l’administration.
En 1900, je retournai en
Europe pour achever mes études théologiques, je restai 7 années en
Espagne.
En 1913 [vers 1908 ?], je revins à
Madagascar où je repris l’enseignement.
Je retournai en Europe,
en Belgique, où je continuai mes travaux. Enfin, en 1902 [1912 ?], je revins exercer le ministère apostolique, ayant été
ordonné prêtre.
Je suis très connu à
Madagascar, j’ai beaucoup de relations, je ne suis pas étonné que mon nom ait
une certaine valeur.
La veille de Noël, je
venais d’exercer mon ministère. On me prévint que Mgr de Saunes me
demandait. Chez mon évêque, je trouvai le Commissaire de police qui m’informa
du double mandat dont il était porteur, mandat de perquisition, mandat
d’arrestation.
On perquisitionna chez
moi et on me conduisit à Antanimora.
(À suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 48 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire