Le Tribunal indigène du 2e degré
a prononcé hier 18 février 1916 son jugement que voici :
Sept acquittements :
le Père Venance, les F. F. Julien et Raphael, Rabary, Razafimahefa,
Ranjavola et Randriamahefa.
Huit condamnations aux
travaux forcés à perpétuité, dont le pasteur Ravelojaona.
Quatre condamnations à
20 ans de travaux forcés.
Neuf à 15 ans.
Quatre à 10 ans,
dont Samuel Jafetra.
Neuf à 5 ans.
De son côté le Tribunal
Administratif a fait bonne besogne ; environ 300 inculpés ont été
condamnés à des peines variant de 2 à 5 ans.
En voilà qui ne
recommenceront pas.
Le Tamatave
Les deux Anastasie
Un journal du matin a
publié, avec l’autorisation d’une censure qui n’en est plus à compter ses
méfaits, le récit fantastique d’un soulèvement indigène, préparé à Madagascar
avec le concours d’éléments allemands. Parmi les coupables, on compterait des
médecins, des pharmaciens, des photographes, des petits fonctionnaires, un
prêtre indigène catholique, des pasteurs protestants, deux frères des Écoles
chrétiennes, que sais-je encore.
Dès la fin de décembre,
les journaux de Madagascar nous avaient apporté le récit de tous ces faits
ramenés à leur juste proportion.
Les correspondances que
nous avons reçues de Tananarive, de Diégo-Suarez, de Tamatave, nous avaient
signalé les incidents et précisé les mesures de protection prises par
M. Hubert Garbit, Gouverneur général de Madagascar.
Mais tout cela n’a jamais
eu l’importance d’autres événements survenus ailleurs, dont la censure nous a
interdit la publication.
Les vieillards cacochymes
de la rue de Grenelle ne permettent pas à Henri Labroue de dire ce que pensent
nos amis d’Algérie, elle interdit à Marcel Ruedel de raconter ce qui se passe
en Éthiopie, d’après des documents authentiques parvenus en janvier.
Mais les jeunes
hurluberlus de la rue François-Ier, qui surveillent les quotidiens,
essayent d’émouvoir l’opinion en paissant publier, par Alype (Pierre), dans Excelsior, un conte des mille et une
nuits sur les forces abyssines, et, par le Journal,
d’hier, le récit fantastique, arrivé par
dépêche (???), d’un sombre complot organisé à Madagascar, par des gens dont
les principaux meneurs seraient d’anciens protégés de M. Victor Augagneur.
Et il y a vingt mois que
nous sommes en guerre.
Tout cela est bête à
pleurer.
Les Annales coloniales
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