(Suite.)
L’initiateur s’approchait
du postulant et prononçait les sept serments qu’il devait répéter.
1° Devant Dieu, les
ancêtres, les assistants et les quatre objets sacrés (arme, sang, terre,
étoffe), je m’engage à aimer mon pays (Madagascar) par-dessus tout ce que j’ai
de plus cher ici-bas (femme, enfants, fortune et amis) et à me révolter contre
les Français.
2° Devant Dieu, les
ancêtres, les assistants et les quatre objets sacrés (arme, sang, terre, étoffe),
je m’engage à m’enrôler comme soldat pour la défense de la Patrie.
3° Devant Dieu, les
ancêtres, les assistants et les quatre objets sacrés (arme, sang, terre,
étoffe), je jure d’obéir aveuglément aux ordres des chefs.
4° Devant Dieu, les
ancêtres, les assistants et les quatre objets sacrés (arme, sang, terre,
étoffe), je m’engage à faire de la propagande et à répandre ces principes par
tous les moyens en mon pouvoir.
5° Devant Dieu, les
ancêtres, les assistants et les quatre objets sacrés, je m’engage à aimer tous
les Malgaches sans distinction de race, à les secourir, s’ils sont dans le
besoin, suivant ma fortune et mes moyens.
6° Devant Dieu, les
ancêtres, les assistants et les quatre objets sacrés, je m’engage à prier Dieu
au moins une fois par jour, pour le succès de l’entreprise.
7° Devant Dieu, les
ancêtres, les assistants et les quatre objets sacrés, je m’engage à ne dénoncer
aucun affilié et supporter le martyre plutôt que de parler. Si je viole mes
serments, j’accepte d’être tué, que la terre s’entrouvre pour m’engloutir ainsi
que mes descendants.
L’officiant, ces serments
une fois prêtés par le nouvel adepte, trace sur le front de celui-ci les
lettres symboliques V. V. S. en prononçant ces paroles :
« Devant Dieu et la Société, je vous fais membre de la Société
secrète. » Ceci fait, tous les assistants posent la main sur la tête du
néophyte et les membres présidant la cérémonie entament une courte prière, en
l’occurrence celle-ci : « Ô mon Dieu, voici un tel… qui aime sa
Patrie, qui aime les Malgaches ses compatriotes, qui repoussera les Vazaha qui
nous piétinent ; délivrez-nous du joug des Français qui ne nous conduisent
pas dans la voie de la civilisation. Ô ancêtres, assistez-le, donnez-lui la
paix s’il tient ses promesses et le malheur s’il trahit. »
(À suivre.)
Le Tamatave
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