22 septembre 2017

Il y a 100 ans : Gouverneurs généraux (2)

(Suite et fin.)
Très maître de ses impressions, il a eu l’autorité, le discernement et la bienveillance qui font un chef.
Avec intelligence, le gouverneur général traça, puis réalisa le programme d’une œuvre considérable qui devait s’étendre sur de nombreuses années et dont les buts étaient nettement déterminés : la pénétration complète et l’occupation définitive du pays, une organisation administrative ferme avec une large décentralisation et un contrôle effectif, la constitution d’un cadre social dans lequel devront évoluer vers le progrès les peuplades barbares et sans cohésion disséminées sur toute l’étendue du territoire, la reconnaissance complète des richesses naturelles du sol et du sous-sol, l’étude rapide de l’outillage économique à donner à la Colonie et enfin la création de cet outillage.
La Guerre actuelle, en suspendant l’exécution de ce programme quasi terminé après un labeur long de six années, et pour l’achèvement duquel M. Merlin venait d’obtenir les subsides nécessaires sous la forme d’un emprunt de 171 millions, apporte au gouverneur général l’occasion de donner une nouvelle preuve de ses qualités éminentes de sang-froid et de prudence. C’est lui qui, dans une magnifique entente réalisée avec le général Aymerich, commandant des troupes de l’A. E. F., décida la reprise des territoires du Cameroun aliénés douloureusement en 1911, cette forme de « petite Alsace-Lorraine », comme il disait fort justement d’ailleurs. C’est lui qui prépara le plan d’offensive mûrement réfléchi et qui coordonna les efforts des alliés dans des entrevues historiques où il discuta sur la carte, avec le général Dobbel commandant le corps expéditionnaire franco-anglais, les manœuvres combinées qui devaient nous rendre rapidement maîtres de la Colonie allemande.
À Madagascar, M. Martial Merlin va trouver une colonie riche et en plein développement ; les brillantes qualités administratives du nouveau gouverneur général assurent d’avance à la Grande Île une ère toute de prospérité et de rayonnement économique.

Le Tamatave

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