5 septembre 2017

Il y a 100 ans : Les Malgaches regrettent M. Garbit

Le dernier courrier de l’océan Indien nous apprend que la nouvelle du départ de M. Garbit n’a pas été accueillie avec enthousiasme.
Tous les colons, à l’unanimité, regrettent fort, non pas par question d’individualité, mais par simple effet de logique, qu’un gouverneur général qui avait tant fait pour la Grande Île et avait fini surtout par s’identifier avec elle, soit rappelé, au moment où gouverneur et gouvernés, étroitement unis, allaient recueillir le fruit de cette heureuse collaboration. Sans vouloir mettre en doute les hautes qualités de M. Merlin, les colons souhaitent que ce changement de personnalités n’aille pas compromettre l’œuvre si laborieusement accomplie.

Mauvais effet des allocations

Les allocations accordées aux familles des engagés malgaches a eu un mauvais effet : en invitant ainsi les indigènes à la paresse, l’administration a compromis l’intensification des cultures vivrières qui rendront moins, dans certaines provinces, que l’année dernière.
Les indigènes comprendront, mais trop tard, qu’ils seront les premières victimes de leur apathie.

La banque d’émission de la Grande Île

La question de la création d’une banque d’émission à Madagascar est toujours à l’étude et fait l’objet des discussions des Chambres consultatives ; ces dernières, notamment celles de Diégo-Suarez et de Tananarive, n’en reconnaissent pas l’urgence et concluent à ce que, jusqu’à nouvel ordre, on s’en tienne au statu quo.

Les miettes de l’Histoire

On ne s’est jamais tant occupé de la petite reine de Madagascar que depuis sa descente au tombeau.
Voici encore une anecdote que les journaux locaux content sur elle, mais, du moins, celle-ci a-t-elle l’avantage de sortir des lieux communs pour entrer dans ce qu’on est convenu d’appeler les miettes de l’Histoire.
Au Kabary de Mahamasina, le jour de son couronnement, la petite reine présenta son époux, le premier ministre Rainilaiarivony, comme le véritable souverain d’Émyrne, et regagna son trône ; malheureusement, le mouvement qu’elle fit occasionna la chute du diadème qui ceignait son front.
Les assistants considérèrent cet incident comme un fâcheux présage de la chute de la royauté hova et l’on sait quels événements se chargèrent de le ratifier.

Le Courrier colonial

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