Le dernier courrier de
l’océan Indien nous apprend que la nouvelle du départ de M. Garbit n’a pas été
accueillie avec enthousiasme.
Tous les colons, à
l’unanimité, regrettent fort, non pas par question d’individualité, mais par
simple effet de logique, qu’un gouverneur général qui avait tant fait pour la
Grande Île et avait fini surtout par s’identifier avec elle, soit rappelé, au
moment où gouverneur et gouvernés, étroitement unis, allaient recueillir le
fruit de cette heureuse collaboration. Sans vouloir mettre en doute les hautes
qualités de M. Merlin, les colons souhaitent que ce changement de personnalités
n’aille pas compromettre l’œuvre si laborieusement accomplie.
Mauvais effet des allocations
Les allocations accordées
aux familles des engagés malgaches a eu un mauvais effet : en invitant
ainsi les indigènes à la paresse, l’administration a compromis
l’intensification des cultures vivrières qui rendront moins, dans certaines
provinces, que l’année dernière.
Les indigènes
comprendront, mais trop tard, qu’ils seront les premières victimes de leur
apathie.
La banque d’émission de la Grande
Île
La question de la
création d’une banque d’émission à Madagascar est toujours à l’étude et fait l’objet
des discussions des Chambres consultatives ; ces dernières, notamment
celles de Diégo-Suarez et de Tananarive, n’en reconnaissent pas l’urgence et
concluent à ce que, jusqu’à nouvel ordre, on s’en tienne au statu quo.
Les miettes de l’Histoire
On ne s’est jamais tant
occupé de la petite reine de Madagascar que depuis sa descente au tombeau.
Voici encore une anecdote
que les journaux locaux content sur elle, mais, du moins, celle-ci a-t-elle
l’avantage de sortir des lieux communs pour entrer dans ce qu’on est convenu
d’appeler les miettes de l’Histoire.
Au Kabary de Mahamasina,
le jour de son couronnement, la petite reine présenta son époux, le premier
ministre Rainilaiarivony, comme le véritable souverain d’Émyrne, et regagna son
trône ; malheureusement, le mouvement qu’elle fit occasionna la chute du
diadème qui ceignait son front.
Les assistants
considérèrent cet incident comme un fâcheux présage de la chute de la royauté
hova et l’on sait quels événements se chargèrent de le ratifier.
Le Courrier colonial
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