Dans une des dernières
séances de la Chambre consultative de Diégo-Suarez, l’Assemblée a discuté un
cas anormal qui témoigne une fois de plus avec quelle incohérence s’est faite
la mobilisation.
La province de Diégo ne
possède que deux pharmaciens qui ont, par surcroît, à approvisionner les
provinces de Vohémar, Nossi-Bé et Ambilobé. Or, l’un de ces pharmaciens, M.
Roubelat, est dans un état de santé si précaire qu’il néglige fort sa pharmacie
et n’aspire qu’à rentrer en France pour se soigner et se reposer. Il reste donc
le second pharmacien, M. Giuliani, ce qui serait suffisant, à la rigueur,
si cet honorable commerçant n’était mobilisé et n’attendait chaque jour son
ordre de partir pour France. Que cet ordre lui arrive et Diégo sera sans
pharmacien.
C’est pourquoi la Chambre
consultative et le Comice agricole de Diégo-Suarez, réunis, ont demandé à
l’Autorité supérieure de maintenir M. Giuliani en sursis afin de ne pas
laisser sans pharmacien les quatre provinces que nous avons énumérées plus
haut.
Nous ignorons quel
accueil a été fait à ce vœu des plus légitimes.
Ah ! ces cuirs de Madagascar
Sur la demande du
gouverneur général de Madagascar, le ministère des Colonies a autorisé jusqu’à
nouvel ordre la sortie – à destination des colonies alliées – des cuirs refusés
par l’administration militaire comme inemployables pour les besoins de l’armée.
Et nous nous trouvons
placés devant ce dilemme, anxieusement perplexes.
Si les cuirs sont mauvais,
c’est un triste cadeau que nous faisons aux colonies alliées ; si, au
contraire, les cuirs sont bons, pourquoi l’administration les a-t-elle
refusés ?
Ah ! ces cuirs de
Madagascar !…
Le Courrier colonial
M. Trouchet
Trop tardivement pour
assister à ses funérailles, nous avons appris le décès de M. Trouchet. Depuis
longtemps dans la Colonie, au développement de laquelle il a puissamment
contribué par son intelligent et rude labeur, il était estimé de tous ceux qui
l’ont approché.
Parfait gentleman,
sportsman accompli, travailleur infatigable, sa mort laisse un grand vide dans
notre société.
Que les très honorables
familles si cruellement éprouvées par ce deuil veuillent bien agréer nos plus
vives et sincères condoléances.
La Rédaction.
Le Tamatave
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