30 septembre 2017

Il y a 100 ans : Vin d’honneur offert à M. Garbit à l’occasion de son départ de la Grande Île (1)

C’est avec un réel plaisir que nous reproduisons la harangue prononcée en l’honneur de M. Garbit par M. David Romananjo, notable indigène de Tamatave, à l’occasion du vin d’honneur qui lui fut offert lors de son départ de la colonie ; elle synthétise magistralement le rôle que M. Garbit a rempli dans son proconsulat et les regrets qu’il laisse parmi les colons.
« Monsieur le Gouverneur général, les fonctionnaires, les notables, les commerçants et toute la population malgache de Tamatave se sont réunis aujourd’hui pour vous exprimer leurs profonds regrets d’être privés de votre bienveillant appui par suite de votre départ imminent, vous qui êtes leur bienfaiteur, leur vrai Ray Aman-Dreny.
« Il nous est impossible d’énumérer aujourd’hui les bienfaits que vous avez prodigués à notre pays malgache, car tout en apportant le concours patriotique le plus large à la mère patrie, hommes, argent et produits nécessaires à la défense nationale, vous avez su améliorer sans cesse le sort de la population indigène et assurer la vie économique de la Grande Île. Vous nous avez toujours donné de bons conseils, vous nous avez toujours guidés dans notre loyalisme indéfectible envers la France, vous nous avez encouragés à la servir avec zèle en nous efforçant d’intensifier la production du sol qui est nécessaire aussi bien à la Métropole qu’à la colonie. Et nous n’oublierons jamais, Monsieur le Gouverneur général, que c’est grâce à vous que nos désirs exprimés dès le début des hostilités sont aujourd’hui réalisés : vous nous avez accordé la faveur glorieuse de nous mettre en ligne auprès des vaillants soldats français pour défendre la France, notre mère patrie.
« Nous sommes profondément attristés de votre départ, Monsieur le Gouverneur général, mais notre consolation est de savoir que vous avez demandé vous-même à participer à cette guerre, guerre après laquelle la France victorieuse se trouvera plus grande et plus sublime encore que ne l’avait faite son grand passé. Nous savons que vous avez insisté pour remplir ce devoir sublime, pour combattre pour le droit et la liberté, côte à côte avec vos illustres collègues et anciens camarades de Madagascar, à la tête de vos jeunes Malgaches qui sont sur le front.
(À suivre.)

Le Courrier colonial

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