17 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le vin d’honneur (2)

(Suite.)
Cet honneur est en même temps un plaisir tout particulier pour moi, parce qu’il me permet d’adresser mes plus sincères et respectueuses félicitations à celui que j’ai connu autrefois Administrateur et Directeur des Affaires Politiques et Indigènes du Sénégal, et qui, fils de ses œuvres, s’est élevé depuis aux plus hauts grades de la hiérarchie coloniale.
Il y a quelques jours, M. Le Gouverneur Général, nous faisions nos adieux à M. le Gouverneur Garbit, partant en France pour y accomplir son devoir patriotique de soldat. Pendant les trois ans qu’il a gouverné la Colonie dans des circonstances que la guerre européenne rendait plus difficiles, M. Garbit avait su acquérir toutes les sympathies et a laissé derrière lui d’unanimes regrets. Ce n’est pas sans une grande appréhension que nous avions appris son prochain départ. Mais cette appréhension a fait place à la confiance lorsque nous avons connu le nom de celui auquel le Gouvernement de la République confiait les destinées de notre Colonie, car nous savons trouver en vous un homme de carrière ayant consacré toute une existence laborieuse à l’organisation et à l’administration de nos grandes colonies de l’Afrique Occidentale et de l’Afrique Équatoriale, et cela nous autorise à avoir la conviction que notre île de Madagascar ne pourra que tirer de très grands avantages de votre longue expérience des choses coloniales.
Vous arrivez, M. le Gouverneur Général, dans un pays complètement nouveau pour vous, et bien différent sous tous les rapports de ceux que vous avez jusqu’à présent administrés. Mais les questions à résoudre, tout en se présentant sous d’autres aspects, n’en sont pas moins, au fond, les mêmes que dans la plupart des autres colonies. Parmi celles d’ordre général, et sans vouloir entrer ici dans aucun détail, je citerai, comme nous intéressant particulièrement : celle de la main-d’œuvre, si difficile à résoudre dans un pays aussi peu peuplé que le nôtre et rendue encore plus aiguë par la large contribution consentie à la Défense Nationale ; celle de la propriété foncière, qu’il reste à établir sur des bases équitables respectant les droits acquis, mais ne permettant pas les abus qui apportent une réelle entrave à la colonisation…
(À suivre.)

Le Tamatave

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