25 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le départ de M. Garbit (1)

Maintenant que M. Garbit a touché le sol français (il a débarqué à Marseille le 26 juillet dernier, du Sydney), nous pouvons nous étendre davantage sans crainte d’être taxé d’impartialité pour tel ou tel gouverneur.
On sait que M. Garbit, qui administrait depuis trois ans la colonie, avait, à diverses reprises, demandé à être mobilisé et que le ministre des colonies a fait droit à sa demande. Dès que cette nouvelle fut connue dans la colonie, des manifestations de sympathie eurent lieu dans tous les centres en faveur de M. Garbit et les assemblées locales tentèrent d’obtenir son maintien dans la Grande Île.
Avant de quitter la colonie, le Gouverneur général a reçu à la résidence, le 30 mai, les colons, officiers et fonctionnaires. La colonie européenne s’y était rendue au grand complet.
En quelques mots, M. Garbit remercia très vivement les personnes présentes. Tout en se déclarant heureux d’avoir obtenu l’autorisation d’aller rejoindre au front ceux qui étaient partis pour répondre à l’appel de la mère patrie, il dit ses regrets de quitter la colonie. M. Carter, consul des États-Unis, et M. Smith, consul par intérim de l’Angleterre, au nom de leurs compatriotes et en termes heureux, exprimèrent ensuite les regrets que leur causait le départ du chef de la colonie. Enfin, M. Gros, membre du conseil d’administration de la colonie, au nom des colons, rappela en quelques mots l’œuvre poursuivie par M. Garbit à Madagascar.
Pendant le mois de juin, la population n’a cessé, par des manifestations répétées, de montrer la sympathie qu’elle a toujours éprouvée pour son Gouverneur général. C’est ainsi que la population européenne de Tananarive offrit au Gouverneur général un vin d’honneur auquel assistait la presque totalité de la population européenne de la capitale, soit près de cinq cents personnes. M. Bourdariat, membre du conseil d’administration, exprima, au nom des colons, les sentiments de reconnaissance et les regrets de tous. Puis l’administrateur Hesling, appelé à assurer l’intérim du gouvernement général, parla au nom de tous les fonctionnaires de la colonie, qui n’eurent qu’à se louer de la sollicitude que M. Garbit a toujours manifestée pour eux.
(À suivre.)

Le Courrier colonial

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