Les eaux entourant la Grande Île sont très poissonneuses et
les bancs exploitables occupent de tous côtés une surface immense. Depuis le
cap d’Ambre jusqu’au cap Saint-André, on trouve des fonds dont la surface
exploitable est considérable. La limite extérieure des bancs s’écarte de la
côte du nord au sud, en commençant par une dizaine de milles près du cap
d’Ambre, pour atteindre une cinquantaine de milles sur le banc du Parcel sans
solution de continuité. Une pareille surface dans nos pays serait une source de
travail vite captée. À l’extrémité sud le banc de l’Étoile, au nord les
environs des îles Nosy-Be, Nosy-Mitsiho présentent quelques fonds de pêche, et
enfin un peu plus à l’ouest les bancs Gastor et Leven sont à portée
d’exploitation.
D’autre part, en comparant les distances parcourues par nos
pêcheurs d’Islande et de Terre-Neuve pour exercer leur industrie aux distances
qu’auraient à parcourir les pêcheurs de Madagascar pour exploiter les grands
bancs de Saya de Mala et Nazareth, l’avantage à coup sûr resterait à ces
derniers comme distance et comme surface. Ces bancs, dont les limites sont à
peine connues, sont vierges de toutes entreprises méthodiques. Le banc de Saya
de Mala sur lequel on a pris à la ligne de gros poissons se trouve situé à
l’est-nord-est de Diégo-Suarez, sa position est comprise entre les méridiens de
57° 40 et 60° 02 est, et les parallèles de 8° 14 à 11° 44
sud. Il a la forme d’un S dont la longueur est d’environ 310 milles sur
une largeur variant de 10 à 30 milles ; la distance qui le sépare de
Diégo-Suarez est environ 660 milles et sur la route, entre ces deux
points, à environ 450 milles de Diégo-Suarez se trouve l’île d’Agaléga ou
Galéga.
Plus au sud, à peu près à la même distance, on rencontre un
autre banc de Terre-Neuve représenté par le banc de Nazareth. Ce dernier ne
mesure pas moins de 200 milles de longueur sur une largeur de 26 à
75 milles. Il gît entre les méridiens de 57° à 59° 16 est, et les
parallèles de 13° 39 à 16° 50 sud. Il est à portée de Sainte-Marie et
de la baie d’Antongil.
(À suivre.)
L.
Bony,
Capitaine
au long cours.
Le Tamatave
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