On sait que, vu la nécessité de protéger le cheptel
métropolitain, si fort décimé par les… erreurs de l’Intendance,
l’Administration française avait décidé des achats importants de cuirs hors de France,
et prévu un crédit de 56 millions de francs environ.
Un de nos lecteurs nous écrit que « hors de
France » ne sous-entendait pas « hors des colonies ». Et ce
lecteur ajoute même :
« Nous avons dans nos colonies la possibilité de
trouver la presque totalité des cuirs qui nous sont nécessaires. Madagascar
seule pourrait en fournir des quantités considérables ainsi que j’en ai vu la
preuve sous forme d’un tableau à la Chambre de commerce :
« La Grande Île a exporté, en 1911,
638 000 peaux, soit un poids de 6 388 210 kg ; en
1913, 735 000 peaux d’un poids total de
7 406 616 kg ; en 1913, 800 000 peaux pour
8 032 698 kg ; en 1914, 552 000 peaux, d’un total
de 5 525 932 kg ; et en 1915, 736 000 peaux d’un
poids total de 7 863 889 kg ; soit une moyenne annuelle de
696 000 peaux… »
Notre correspondant occasionnel paraît bien renseigné, mais
ne prouve rien hélas ! et les lecteurs du Courrier Colonial savent pourquoi. Mais continuons :
« La moyenne d’exportation des cuirs de Madagascar
représente environ 700 000 peaux. Si nous ajoutons les cuirs de
l’Afrique du Nord, du Maroc et de l’A. O. F., on ne peut nier
l’importance de l’appoint que nos colonies peuvent fournir à l’industrie du
cuir. »
Mais, cher lecteur, nous n’avons jamais dit autre chose et
vous prêchez des convertis. Toutefois, permettez-nous d’ajouter à votre
plaidoyer qu’il serait bon que l’Intendance modifiât ses méthodes. Pour
Madagascar, où nous sommes très exactement renseignés, voici ce qui s’est
passé, et M. Desmarets aura le bon goût de ne pas nous contredire.
La Commission des cuirs opérant dans la Grande Île n’a voulu
payer que des prix très inférieurs aux cours commerciaux pratiqués au moment de
la réquisition, et même de 30 % au-dessous des prix d’avant-guerre. C’est
presque de l’Histoire ; c’est officiel, et sur ce chapitre, nous ne
craignons pas d’être démentis.
(À suivre.)
G. B.
Le Courrier colonial
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