26 mars 2019

Il y a 100 ans : Pour faire travailler le Malgache (2)


(Suite et fin.)
Mais aujourd’hui où les prix ont baissé, les terrains, nouvellement défrichés, ne sont plus cultivés. Voyant que les porcs de race étrangère se vendaient mieux que les porcs indigènes, les Malgaches se sont procuré des porcs vazaha et ont même été jusqu’à les nourrir avec du riz de choix pour que la chair de leurs élèves fût plus succulente et pût se vendre plus cher !
Ayant fait la même remarque pour les basses-cours, les femmes achètent des œufs de poules vazaha qu’elles payent le triple, afin d’élargir leur clientèle.
Enfin, le Malgache, bien qu’il ne soit pas très zélé pour nos méthodes de riziculture, les adopterait cependant si on lui fournissait de bonnes semences et si on lui assurait des débouchés. Le jour où l’indigène sera alléché par le gain, la brousse se défrichera vite, les sources seront captées et la Grande Île deviendra un grenier d’abondance.

Du riz pour les colons de Madagascar

La population de la Grande Île ne comprendrait-elle plus que des indigènes ? On serait tenté de le croire en lisant nos confrères de la presse locale.
C’est ainsi que les marchés, et notamment celui d’Analakely, se trouvent facilement pourvus de riz de deuxième qualité, c’est-à-dire du riz que consomment les indigènes, mais il est difficile, pour ne pas dire impossible, de se procurer du riz supérieur, le seul que consomment les Européens.
En se plaignant de cette situation, nos confrères ajoutent que, pour obtenir ce riz, il faut des demandes des visas à n’en plus finir, indépendamment des commissions de contrôle, de ravitaillement, bref toute la lyre !
La population européenne affirme qu’elle ne connaît même plus le goût du riz et elle compte sur M. Schrameck pour le lui rendre !
Le Courrier colonial

Courrier de France

On dit qu’un bateau aurait quitté Marseille dans la dernière quinzaine de décembre et arriverait à Tamatave vers le 20 janvier.
Il apporterait des permissionnaires et une partie des gradés demandés télégraphiquement par M. le Gouverneur Général.
Sous toutes réserves.
Le Tamatave


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