(Suite et fin.)
Mais aujourd’hui où les prix ont baissé, les terrains,
nouvellement défrichés, ne sont plus cultivés. Voyant que les porcs de race
étrangère se vendaient mieux que les porcs indigènes, les Malgaches se sont
procuré des porcs vazaha et ont même
été jusqu’à les nourrir avec du riz de
choix pour que la chair de leurs élèves fût plus succulente et pût se
vendre plus cher !
Ayant fait la même remarque pour les basses-cours, les
femmes achètent des œufs de poules vazaha
qu’elles payent le triple, afin d’élargir leur clientèle.
Enfin, le Malgache, bien qu’il ne soit pas très zélé pour
nos méthodes de riziculture, les adopterait cependant si on lui fournissait de
bonnes semences et si on lui assurait des débouchés. Le jour où l’indigène sera
alléché par le gain, la brousse se défrichera vite, les sources seront captées
et la Grande Île deviendra un grenier d’abondance.
Du riz pour
les colons de Madagascar
La population de la Grande Île ne comprendrait-elle plus que
des indigènes ? On serait tenté de le croire en lisant nos confrères de la
presse locale.
C’est ainsi que les marchés, et notamment celui d’Analakely,
se trouvent facilement pourvus de riz de deuxième qualité, c’est-à-dire du riz
que consomment les indigènes, mais il est difficile, pour ne pas dire
impossible, de se procurer du riz supérieur, le seul que consomment les
Européens.
En se plaignant de cette situation, nos confrères ajoutent
que, pour obtenir ce riz, il faut des demandes des visas à n’en plus finir,
indépendamment des commissions de contrôle, de ravitaillement, bref toute la
lyre !
La population européenne affirme qu’elle ne connaît même
plus le goût du riz et elle compte sur M. Schrameck pour le lui
rendre !
Le Courrier colonial
Courrier de
France
On dit qu’un bateau aurait quitté Marseille dans la dernière
quinzaine de décembre et arriverait à Tamatave vers le 20 janvier.
Il apporterait des permissionnaires et une partie des gradés
demandés télégraphiquement par M. le Gouverneur Général.
Sous toutes réserves.
Le Tamatave
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