À présent que la guerre est terminée et qu’il faut songer à
la guerre économique qui va suivre, nos dirigeants pensent-ils à la liquidation
des biens que les boches possédaient dans la Colonie ?
Nous prétendons que l’ennemi maudit ne doit plus reparaître
ici, qu’il doit en être exclu à jamais ! Pour cela, la première chose à
faire est, croyons-nous, de vendre tout ce qu’il y possédait. Que fait-on de
cet immeuble de la rue de la Marne (ex-Commerce), qui continue à déshonorer
notre ville ? Est-ce pour y loger un Administrateur qu’il est
précieusement conservé, ou est-ce pour attendre patiemment que les anciens
propriétaires y viennent refaire une concurrence déloyale aux commerçants
français ?
Et les créances boches, que deviennent-elles ? Il est
inadmissible que l’Administration n’ait pas pris des mesures (et même des
mesures sévères) pour les faire rentrer dès le début ou tout au moins à leur
échéance ! Les commerçants qui travaillaient avec les maisons françaises
ont dû faire honneur à leur signature ; pourquoi cette faveur pour ceux
qui commerçaient avec les boches ? Lesquels étaient le plus
intéressants ? Et quand l’ordre viendra de faire rentrer les créances,
retrouvera-t-on, après quatre années, tous ces débiteurs des boches ? On
en retrouvera, c’est certain, il en est même qui ont su faire fructifier
l’argent boche ; mais il en est d’autres qu’on ne retrouvera plus, qui
sont partis en emportant avec eux une partie du gage de la France. C’est un
scandale qui a assez duré et les honnêtes commerçants qui n’ont jamais voulu,
avant la guerre, entrer en relations d’affaires avec les Oswald et autres
Prussiens ont le droit d’être mécontents.
Exportation
de graphite
L’Administrateur Chef de la Province et Maire de Tamatave a
l’honneur d’informer les intéressés que sur la demande de M. le Gouverneur
Général le Département a autorisé la sortie de quinze mille tonnes de graphite à destination des États-Unis, dans
les conditions précisées par l’avis paru au Journal
Officiel de la Colonie du 7 décembre.
Les exploitations de graphites remercient M. le
Gouverneur Général du premier résultat obtenu, et expriment l’espoir de voir
solutionner rapidement la crise actuelle.
Le Tamatave
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