Depuis longtemps toutes nos jeunes possessions en voie de
développement : Maroc, Afrique Occidentale, Afrique Équatoriale, ont
obtenu du Parlement l’autorisation d’emprunter les fonds nécessaires à
l’exécution de travaux publics dont le nécessité n’est pas contestable. Or, on
s’étonne à bon droit de constater que, seule, la Grande Île doit faire face à
tous ses besoins au moyen de ses seules ressources.
Est-ce-à-dire que Madagascar est parvenu à un degré de
prospérité qui lui permet de se passer de tout concours financer
extérieur ?
Aucunement. Cette colonie a fait connaître à diverses
reprises, notamment quand il s’est agi de doter Tamatave d’un port, qu’un
emprunt s’imposait, et c’est le refus du ministre des Colonies de soumettre au
Parlement un projet dans ce sens qui avait contraint l’Administration
supérieure de la Grande Île à prélever sur la caisse de réserve les fonds
nécessaires à la construction de ce port. Or on sait comment ont été employés
pendant la guerre les fonds de cette caisse de réserve.
Si pour les possessions désignées plus haut un emprunt a été
presque une question de vie ou de mort, a-t-on le droit d’entraver le
développement d’une possession comme Madagascar, en ne la dotant pas des moyens
qui permettaient d’achever sa mise en valeur ? Quel bond ferait notre
colonie si elle se couvrait rapidement d’un réseau complet de voies de
communication.
Depuis 10 ans, on fait, à Madagascar, études,
contre-études, projets et contre-projets… Qu’en sort-il ? du vent !
À l’heure actuelle, le Nord, le Sud et l’Ouest notamment ont
perdu l’espoir de voir établir avant de longues années les routes dont
l’absence rend impossibles les transports par terre, car à mesure que
l’outillage économique de la colonie prend plus d’extension, les dépenses
d’entretien vont croissant et absorbent une partie de plus en plus grande des
crédits.
Certes la situation de Madagascar est excellente. En 1905,
le mouvement du commerce de la Colonie était de 72 091 tonnes.
Il a été en 1917 de 210 771 tonnes.
(À suivre.)
Le Tamatave
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