Le gouverneur général de la Grande Île – nos lecteurs s’en
souviennent sans doute – avait saisi le ministère des Colonies d’un projet de
création, pour la colonie qu’il administre, d’une caisse d’épargne locale.
Ce projet était d’autant plus intéressant qu’il s’agissait
de faire rentrer dans la circulation les réserves en numéraire, de plus en plus
importantes, que les indigènes – thésauriseurs impénitents – ont constituées et
qui de ce fait sont absolument improductives.
Nous avions ici même exprimé ces craintes, il y a des
années, et l’avenir nous a malheureusement donné raison : la fortune
publique, ainsi immobilisée, s’est accrue depuis la guerre dans des
propositions fantastiques, en raison des achats effectués dans la colonie par
la métropole, et aussi par la suite du développement intensif de la vie
économique et industrielle.
En présence de cette thésaurisation outrancière qui peut
devenir un fléau, le gouverneur général avait donc sagement pensé que la
création d’une caisse d’épargne locale pouvait à la fois flatter le penchant
des indigènes pour l’économie et faciliter la remise de tout ce numéraire en
circulation.
M. Henry Simon a obtenu pour ce projet l’assentiment de
M. Klotz, ministre des Finances : un décret vient de créer dans la
Grande Île une caisse d’épargne qui accorde aux déposants un intérêt dont le
taux sera fixé par le gouverneur général en Conseil d’administration.
Le manioc à
Madagascar
Longtemps, dans la Grande Île, la culture du manioc fut
tenue en peu d’estime et il en aurait peut-être été toujours ainsi si un colon
n’avait tenté d’améliorer et d’étendre dans sa région la culture du riz en
employant des méthodes rationnelles et des instruments perfectionnés.
Le hasard, ce grand deus
ex machina, lui fit découvrir en même temps l’industrialisation du manioc.
Depuis, dans le nord-ouest de la colonie, des grandes
compagnies ont fondé des usines en vue de cette industrie, tandis que les
indigènes, conquis à l’usage de la charrue, intensifièrent la production de la
précieuse racine. D’autres régions suivent ou vont suivre cet exemple, ce qui
va accroître l’actif économique de Madagascar.
Le modeste coton, qui cherchait à améliorer la riziculture,
peut être fier de son œuvre.
Le Courrier colonial
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