4 mars 2019

Il y a 100 ans : Si Madagascar contractait un emprunt (2)


(Suite et fin.)
En 1905, le mouvement du port de Tamatave était de 19 925 tonnes.
Il a été en 1917 de 78 213 tonnes. Mais on serait presque tenté de souhaiter de moins brillants résultats quand on songe qu’ils servent de prétexte à la Métropole pour refuser toute aide financière à la Grande Île.
Pour justifier son refus, la Métropole invoquait notamment la pénurie de main d’œuvre et prétendait que l’exécution de travaux publics importants dans diverses parties de Madagascar priverait de travailleurs les colons dont les établissements se trouveraient compromis.
À cette sollicitude inaccoutumée, M. le Gouverneur Général a répondu, peut être sans le vouloir, dans son magnifique discours prononcé à l’occasion de l’inauguration du monument Galliéni, lorsqu’il a dit : « N’est-ce pas un décevant spectacle que celui du travail qui, dans bien des industries modernes ou sur des routes récentes admirablement tracées s’effectue, selon des pratiques primitives, gaspillant l’effort humain alors que la nature a doté le pays des forces innombrables que la science de nos ingénieurs et les ressources de nos capitalistes pourraient utilement discipliner. »
La Métropole n’a donc plus de motif à invoquer pour ne point accueillir favorablement une demande d’emprunt. Et, puisque les autres colonies africaines ont obtenu satisfaction, le moment est venu de dire à la Métropole qu’elle ne peut faire preuve de moins de générosité vis-à-vis de Madagascar.
Si tous ceux qui m’intéressent à notre grande colonie de l’Océan Indien savent unir leurs efforts, celle-ci cessera d’être la cendrillon de notre empire d’outre-mer.

Vol de café

Les nommés D. et E. était accusés d’avoir soustrait frauduleusement deux sacs de café au préjudice de la S. C. des P.
Pour sa défense, l’accusé dit l’avoir acheté d’un autre indigène nommé E.
Ce dernier reconnaît bien avoir eu en sa possession les 2 sacs de café, mais il ajoute l’avoir récolté sur l’ordre de M. I.
Les deux indigènes ont été condamnés pour vol et recel à 15 mois de prison et 50 francs d’amende.
Le Tamatave



Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire