19 mars 2019

Il y a 100 ans : L’après-guerre (2)


(Suite et fin.)
Les travaux accomplis jusqu’à ce jour l’ont été par petits paquets pour ainsi dire, et par suite ils ont demandé dix fois plus de temps et de capitaux qu’il n’eût été nécessaire si, dès leur conception, ils avaient été franchement étudiés et résolument entrepris.
La voie ferrée du T. C. E. en est un exemple typique. Les travaux de cette voie ferrée ont été commencés, non pas à Tamatave où tout son matériel a été débarqué, mais à Anivorano, c’est-à-dire à plus de 100 kilomètres, à l’intérieur, en pleine brousse, où des difficultés de toute nature, jointes à l’insalubrité du climat ont eu vite raison de la santé des ouvriers de la première heure, tant ingénieurs que simples travailleurs. On reste confondu quand on considère les difficultés qu’ils ont eu à surmonter pour exécuter les travaux qui, du reste, leur ont coûté la vie.
Quand M. Augagneur, après avoir amené le rail jusqu’à Tananarive, voulut le relier à Tamatave, comme l’exigeait la logique ainsi que les intérêts bien entendus des colons et de la Colonie, il se heurta à une telle opposition de la part du bureau technique du Ministère qu’il dut user de subterfuge et faire construire une route, comme c’était son droit, allant jusqu’à Tamatave, mais présentant telles caractéristiques que M. Picquié n’eut plus qu’à y poser des rails pour que la voie ferrée atteignît Tamatave.
Mêmes subterfuges ont dû être employés pour la construction du tronçon de voie ferrée reliant la riche contrée du lac Alaotra à Moramanga, voie ferrée que pour la circonstance on a dû baptiser du nom de Tramway à traction mécanique.
Il en a été de même pour la voie ferrée qui va de Tananarive vers le Sud et Antsirabe. Il est superflu de démontrer que la Colonie, en faisant procéder à ces travaux, a fait preuve de haute intelligence et d’une connaissance approfondie de ses véritables intérêts.
Ces exemples, pris entre beaucoup d’autres, suffisent pour démontrer que, dans les affaires coloniales, une plus grande liberté d’action doit être laissée au Gouverneur de la Colonie surtout quand, comme actuellement c’est le cas, ces hautes fonctions sont remplies par un homme de la valeur de M. Schrameck.
Le Tamatave



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