31 mars 2014

Il y a 100 ans : La population augmente à Madagascar

On prétend généralement que la population indigène n’augmente pas ou n’augmente que dans des proportions infimes à Madagascar. Or, il paraît qu’en réalité la population de la Grande Île s’accroît et même d’une manière très sensible.
Si l’on considère, par exemple, le pays Betsimisaraka, les statistiques établissent que le coefficient d’accroissement annuel y est actuellement de 35 p. 1 000 alors que dans des pays neufs et à développement rapide il atteint à peine 15 p. 1 000. Sans doute des esprits insuffisamment avertis s’étaient imaginés qu’avec le rétablissement de la sécurité des personnes et des biens, l’accroissement du bien-être, conséquences naturelles de notre occupation, allait coïncider un accroissement extrêmement rapide de la population indigène.
C’est que ces personnes oubliaient que le principal obstacle à l’accroissement de la population n’est pas tant la mortalité des adultes, résultat des guerres ou des troubles politiques du pays, que la disparition constante d’une grande quantité d’enfants en bas âge dues à des causes, également constantes, telles que défaut d’hygiène, maladies héréditaires, ignorance et habitudes de vie des populations, causes que de laborieux efforts, soutenus pendant de longues années, arriveront peut-être à supprimer.
On a également perdu de vue que le développement des voies de communication entraînait d’abord l’émigration des régions surpeuplées vers d’autres restées inhabitées, d’où diminution apparente d’un côté compensée par des augmentations ailleurs, mais qui restent inaperçues.
Quoi qu’il en soit, cette prétendue stagnation de la population n’existe pas. Des esprits superficiels qui s’étaient imaginé que notre occupation allait provoquer un véritable pullulement de la race ont peut-être été déçus d’espérances chimériques. Ce qui reste acquis et prouvé par les recensements les plus récents et les plus dignes de foi, c’est d’abord que la population augmente sensiblement ; c’est ensuite que la mortalité infantile, assez élevée dans la colonie, ne l’est pas plus que dans les pays d’Europe, de civilisation avancée, où la lutte sanitaire est engagée depuis de longues années et avec des moyens d’action infiniment supérieurs.

Le Courrier colonial


L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
  • Lulu, intermédiaire habituel de la Bibliothèque malgache, au format epub - sans couverture: 6,99 €
  • Amazon, qu'il est inutile de présenter, au format Kindle (Calibre, un logiciel gratuit, permet de convertir aisément en epub si on ne possède pas de liseuse spécifique): 7,49 €

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire