26 mars 2014

Il y a 100 ans : Un nouvel élément de prospérité pour Madagascar (2)

(Suite et fin.)
Les fruits de la zone tropicale doivent pouvoir participer au commerce mondial des fruits exotiques qui s’est créé depuis une dizaine d’années. Parmi eux, les ananas et les bananes paraissent les plus susceptibles de donner à bref délai de sérieux bénéfices. Il ne faut pas oublier que le bananier assure un rendement intéressant non seulement par ses fruits, mais encore par sa pulpe, dont la demande ne cesse de grandir dans le monde entier, en raison de la consommation toujours croissante de papier.
Actuellement, les ports des divers pays d’Europe, dont la Méditerranée baigne les côtes, reçoivent environ 500 000 régimes de bananes, venant des Canaries et surtout des Antilles anglaises ou de l’Amérique centrale.
A priori, ce commerce des fruits tropicaux peut sembler d’importance minime : cependant, né il y a quinze ans à peine, il assure déjà l’existence d’une marine marchande de plus de cent navires anglais ou américains, et l’exemple de la Jamaïque est là pour attester quel puissant facteur de prospérité il peut devenir.
Cette colonie britannique ne s’était pas encore orientée vers ce commerce, lorsqu’elle se trouva ravagée par des tremblements de terre au cours de l’année 1902 ; à ce moment, le ministre des Colonies, Joseph Chamberlain, ne se contenta pas d’accorder des secours à une population déjà trop portée à l’indolence ; il estima que le meilleur moyen de venir en aide à la colonie était de lui permettre de tirer parti de ses richesses horticoles, à l’exemple de quelques régions de l’Amérique Centrale. Par ses soins, une ligne de navires frigorifiques, reliant régulièrement la colonie à la métropole, fut créée avec l’appui financier du gouvernement anglais. Cette ligne eut des débuts très pénibles, du fait de l’inexpérience du personnel naviguant chargé de l’entretien des cales froides. Cependant, dès 1910, la subvention gouvernementale était déjà devenue inutile, et la Jamaïque pouvait exporter plus de 10 000 000 de régimes de bananes sans compter les autres fruits. La colonie a trouvé dans ce commerce un nouvel élément très appréciable de prospérité et les Anglais de la métropole ont, d’autre part, à leur disposition un fruit particulièrement sain, qui coûte quatre fois moins cher à Londres qu’à Paris.
Émile Gouault.

Le Courrier colonial


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