(Suite.)
Il serait oiseux de toujours répéter que, jusqu’à présent,
nos colons n’ont pu compter que sur eux-mêmes, ce qui évidemment est une
excellente chose, mais à la condition que ni la mauvaise volonté
administrative, ni l’insuffisance du crédit ne viennent décourager les bonnes
volontés et annihiler les initiatives.
Peut-on accuser nos producteurs de riz de n’avoir pas fait
tout ce qui était nécessaire pour conquérir les marchés susceptibles d’écouler
leurs récoltes ?
Nullement certes : au début, le riz malgache méritait
de graves reproches ; il contenait une notable quantité de débris
pierreux, fort désagréables quand ils entraient en contact avec les dents des
consommateurs. En outre, ce riz était un mélange de variétés trop souvent
médiocres qui ne pouvait soutenir la concurrence avec les excellents riz
d’Extrême-Orient.
Mais précisément, producteurs et industriels de la Grande
Île, reconnaissant l’exactitude de ces critiques, se sont efforcés d’améliorer
leurs récoltes par la sélection des espèces et, en même temps, de les
débarrasser de toutes les impuretés qui les dépréciaient.
Aidés en cela par l’administration, ils ont réussi à établir
un type de riz tout à fait satisfaisant pour la clientèle qui s’offrait.
Aujourd’hui, au point de vue de la qualité, il n’y a plus
guère que le riz des hauts plateaux qui demande encore à être amélioré, mais,
comme nous le disions l’autre jour, c’est à la routine indigène qu’il faut s’en
prendre. Il faut éduquer les cultivateurs malgaches, leur faire comprendre
qu’ils ont tout intérêt à renoncer aux variétés trop rustiques qui ne trouvent
pas preneur à l’étranger pour adopter des espèces à la fois préférées des
acheteurs et susceptibles de fournir un grand rendement, ce qui intéresse
par-dessus tout l’indigène. Ainsi les usines de la Grande Île pourront
présenter à l’exportation un produit beaucoup plus uniforme.
(À suivre.)
Maurice Raoult.
Le Courrier colonial
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