On nous écrit :
Par respect pour cette union sacrée tant recommandée aux benêts
assez naïfs pour y croire, j’avais hésité à vous transmettre les observations
que les circonstances m’avaient suggérées depuis longtemps. Retarder davantage
serait une… faiblesse de ma part, car la mesure est comble… Donc les voici.
Par les journaux apportés
par l’avant-dernier courrier, vous avez pu apprendre comme moi qu’il y avait eu
des nominations importantes de gouverneurs, malgré l’affirmation donnée par le
Département au début de la guerre qu’aucune nomination n’aurait lieu avant la
fin des hostilités. Non seulement des gouverneurs intérimaires ont été
titularisés, mais encore de simples administrateurs ont été nommés gouverneurs.
Pour Madagascar, rien…
Et cependant, il y a beau
temps que les corps constitués et la population toute entière, sans distinction
d’opinions, avaient demandé avec insistance la titularisation du Gouverneur
intérimaire actuel, en se basant sur sa valeur déjà éprouvée et les services
déjà rendus par lui. Durant ce long intérimat, il n’a fait qu’affirmer
davantage cette valeur et centupler les services rendus, et cependant sa
titularisation est restée sur le carreau.
En dehors du Gouverneur
Général, il y a autour de lui des hommes de grande valeur, qui en plus de leur
mérite depuis longtemps mis à l’épreuve, ont droit à de l’avancement par rang
d’ancienneté.
Et rien pour eux non
plus.
Toute personne sensée se
demandait le motif de cet oubli, si toutefois c’en est un.
C’est bien simple, mais
il fallait le trouver. Les renseignements parvenus par le dernier courrier sont
venus jeter un jour complet sur cette situation.
Certaine presse et
certains fonctionnaires dont Madagascar est encore affligée sont les
instruments de cet… oubli.
On se rappelle qu’il y a
un an s’est déroulée l’affaire dite V. V. S., que certaine presse,
sans se soucier le moins du monde ni de la vérité, ni de l’intérêt général,
s’est complu à exagérer de la façon la plus impudente.
(À suivre.)
Le Tamatave
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