(Suite.)
Et cependant, s’il est un
Gouverneur qui ait su administrer sa colonie de façon à lui faire donner le
maximum possible en faveur de la défense nationale, c’est bien M. Garbit,
et c’est même là son titre le plus précieux à la reconnaissance et à l’estime
de ses concitoyens et même à leur admiration.
La vie économique de la
Colonie, qu’une mobilisation à outrance avait mise en sérieux péril, et en
complet désarroi, non seulement a été maintenue, grâce à son active et
intelligente initiative, mais encore s’est développée à une hauteur inconnue
jusqu’à ce jour, au point de pouvoir fournir à la défense de la mère patrie
certains articles que cette dernière auparavant était obligée de demander à
l’étranger. Tels sont par exemple les graphites, les maniocs et leurs dérivés,
les viandes frigorifiées ou en conserve, les tabacs, etc., etc.
Eh bien non ! rien
de tout cela n’existe pour la Camarilla en question composée – qu’on ne
l’oublie pas – des meilleurs amis de M. Garbit. En présence de cette
odieuse campagne, si humiliante pour la Colonie, notre Gouverneur a cru devoir
remettre les choses au point, dans un document de haute envolée qui est venu
fournir une preuve de plus de ses éminentes qualités de Gouverneur. Mais que
peuvent ses loyales et véridiques explications pour combattre des mensonges que
des compétiteurs déloyaux sont intéressés à présenter comme paroles
d’évangile ?
D’ailleurs il n’y a pas
de fumée sans feu, disent-ils, et vous les voyez, radieux, franchissant de
nouveau les entrées du Ministère, brandissant toujours ces fameux journaux
rédigés par les amis personnels de M. Garbit, – dès lors on ne saurait
douter de leur sincérité, – mettant en si pénible posture l’homme qui consacre
tout son temps et son grand talent à faire plus que son devoir pour le
développement de la Colonie en même temps que pour la défense de la patrie.
Et après un tel pavé,
plus lourd encore que celui de l’ours, on s’étonnera que la titularisation de
M. Garbit, ainsi que l’avancement de ses collaborateurs, soient restés sur
le carreau ? Le contraire seul pourrait étonner.
Quels singuliers amis
vous avez là, Monsieur le Gouverneur !…
(À suivre.)
Le Tamatave
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