À la date du
3 novembre dernier, M. Garbit, gouverneur général de notre grande
colonie de l’océan Indien, a pris un arrêté chargeant le Laboratoire de chimie
de Tananarive de la vérification du titre des objets d’or ou d’argent.
Le but poursuivi par
M. Garbit est de garantir les acheteurs de bijoux contre les fraudes
possibles des fabricants locaux et de permettre l’introduction en France, sans
difficultés, des bijoux fabriqués dans la colonie.
Les bijoux à essayer
peuvent être apportés au laboratoire, ou expédiés de n’importe quel point de la
colonie par la poste en valeur déclarée. Les bijoux sont soumis à un essai et
seuls ceux ayant un titre au moins égal à 750/000 pour l’or et 800/000 pour
l’argent sont contrôlés au moyen de deux poinçons spéciaux à la colonie,
représentant pour les objets en or une tête de zébu, pour les objets en argent
un palmier.
Moyennant ce droit
infime, les bijoutiers indigènes pourront donc offrir à leurs clients en toute
certitude et en toute garantie des bijoux ayant un titre équivalant au titre
légal. Nul doute que les bijoutiers sérieux n’envoient désormais au poinçonnage
tous les produits de leur fabrication et ne présentent à la vente que des
bijoux poinçonnés. D’un autre côté, les acheteurs seront certains de ne
posséder que des bijoux qu’ils pourront sans crainte présenter au poinçonnage à
la Monnaie en France. En outre, nul ne voudra plus à Madagascar acheter
dorénavant aucun bijou qui ne portera le poinçon du laboratoire de Tananarive,
lequel se chargera en même temps de la fonte de l’or et de sa transformation en
lingots qui seront poinçonnés par l’essayeur de la Monnaie et constitueront une
garantie absolue du titre en France.
Il en résultera donc un
réel avantage pour les prospecteurs et les exploitants miniers qui seront ainsi
fixés rapidement sur la valeur de leurs minerais, et pourront en obtenir
immédiatement la valeur maxima.
Les mesures consacrées
par l’arrêté du 3 novembre constituent une innovation heureuse ;
elles contribueront à apporter à toutes les opérations sur les matières d’or et
d’argent une garantie absolue qui jusqu’ici n’existait pas, les sortes
d’opérations n’étant subordonnées à aucun contrôle.
Le Courrier colonial
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