Nous croyons
intéressant de mettre sous les yeux de nos lecteurs la lettre adressée par le
Général Gallieni aux membres de la Colonie française dès son arrivée à
Madagascar en octobre 1896.
Messieurs,
Mon premier soin, en prenant provisoirement les fonctions de
Résident Général à Madagascar, conformément aux ordres de M. le Ministère
des Colonies, est de me mettre en relations avec vous.
Je n’ai pas besoin de vous indiquer les sentiments qui m’animent
vis-à-vis de nos commerçants et colons.
Dans tous les commandements coloniaux que j’ai eu l’honneur
d’exercer, j’ai toujours considéré comme le premier de mes devoirs de fournir
mon concours la plus complet à mes compatriotes, estimant que les colonies sont
faites pour les colons français, n’ignorant pas les risques auxquels ils
s’exposent en s’expatriant et en aventurant au loin leurs personnes et leurs
fortunes, et applaudissant de grand cœur à tous les succès qu’ils peuvent
obtenir.
J’ai toujours posé en principe cette vérité et je me suis
efforcé de la faire admettre par mes subordonnés, à savoir que la réussite d’un
colon français exerçait la plus heureuse des influences, la plus essentielle de
toutes au point de vue de la colonisation française, car la nouvelle, avec les
multiples moyens que nous possédons aujourd’hui, s’en répandait en France et
déterminait aussitôt plusieurs de nos compatriotes à venir tenter à leur tour
la fortune au loin, en apportant dans ces nouvelles terres françaises le
concours de leurs intelligences et de leurs capitaux.
Je compte ici rester fidèle à ce principe qui est d’ailleurs
conforme aux instructions que j’ai reçues de M. le Ministre des Colonies
et je m’efforcerai par tous les moyens à ma disposition de vous faciliter votre
tâche. Déjà, à Tananarive, j’ai créé auprès de moi un bureau commercial, qui
sera chargé de centraliser tous les renseignements intéressant les colons à un
titre quelconque, de les leur communiquer, de faire faire dans les points
encore inexplorés de l’île les études nécessaires à l’extension de la
colonisation, d’indiquer aux colons les endroits où ils doivent se rendre, en
un mot de les aider partout et toujours dans leurs entreprises de nature
diverse auxquelles ils comptent se livrer.
(À suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire