En quittant Tamatave, et poursuivant son voyage
d’inspection, M. Schrameck s’est rendu à Moramanga, et de là au lac
Alaotra.
Le pays traversé sera certainement pour lui une révélation.
Après avoir traversé avec le T. C. E. la zone
absolument chaotique qui précède Moramanga, on se trouve pour ainsi dire, sans
transition, dans une plaine immense mesurant une trentaine de kilomètres de
largeur, sur une centaine de longueur dans le sens où se dirige le tramway,
exactement du Sud au Nord, vers la région du lac Alaotra. Cette plaine
légèrement ondulée est traversée de l’est à l’ouest par une infinité de petits
cours d’eau formés par des sources qui sourdent des collines la limitant à
l’Est.
On devine quels avantages cette disposition des lieux
présente pour de riches installations agricoles. Chaque petit cours d’eau capté
et canalisé, après avoir par ce fait assaini la plaine, peut servir à
l’irrigation des terres qui l’avoisinent. Ces terres sont principalement
alluvionnaires et recouvertes d’humus dont la couche sur certains points
atteint jusqu’à un mètre de profondeur, sur les talus de la voie.
De plus, cette plaine à ondulations à peine sensibles peut
être labourée directement, sans nécessiter d’autres travaux, même par des
charrues à vapeur.
Cela est si vrai, que, le tramway à peine en construction,
des colons on ne peut plus sérieux se sont empressés de s’installer dans cette
plaine
C’est ainsi qu’à Marovoay, première station où le train
porte le voyageur en 40 minutes, on trouve une usine à transformer le
manioc en fécule, et une grande étendue de terrain planté de ce tubercule.
D’autres colons se sont installés le long de la voie. Car,
si les terres qu’on traverse sont bonnes pour l’agriculture, elles sont
également bonnes pour l’élevage.
On parcourt ainsi 80 kilomètres de voie ferrée jusqu’au
village d’Andaingo. Grâce à la configuration du sol, cette voie, qui ne
présente que des déclivités très peu sensibles, va en ligne droite, au point de
présenter des alignements de 17 kilomètres.
(À suivre.)
Le Tamatave
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