C’est devant un auditoire vibrant d’un patriotique
enthousiasme que le nom et la mémoire de Galliéni ont été acclamés hier.
La salle des conférences de l’École coloniale fut trop
petite ; beaucoup de ceux qui auraient voulu connaître l’exposé de l’œuvre
de guerre accomplie par Madagascar ne purent y trouver place. C’est l’indice
net de l’estime en laquelle est tenu M. Garbit, gouverneur général de
Madagascar, qui conférenciait là, sous la présidence de M. Paul Doumer.
M. le général Berdoulat, gouverneur militaire de Paris,
les généraux Lombard, Gossot et Roques étaient venus entendre l’hommage qui
allait être rendu à nos colonies, et particulièrement à la grande île.
L’admirable participation de nos possessions à l’œuvre de
défense nationale méritait cette preuve d’estime. Venus pour écouter, les
généraux étaient à même d’apprécier, car tous ont contribué au salut de la
patrie. M. Jean Morel, ancien ministre des Colonies, était également
présent.
M. Garbit, qui suspendit volontairement son œuvre
organisatrice de gouverneur afin de prendre part, sur nos champs de bataille, aux
opérations contre l’Allemagne, a fait preuve d’une incomparable modestie dans
son analyse de l’effort de guerre de Madagascar ; il n’a rien voulu dire
de la part considérable due à ses initiatives, à l’affection dont l’entourent Européens
et indigènes.
M. Paul Doumer, évoquant le souvenir d’un glorieux
prédécesseur de M. Garbit, provoquant les applaudissements unanimes de l’auditoire,
a fait revivre le rôle du général Galliéni, dans nos colonies d’abord, comme
sauveur de Paris et de la France ensuite.
Le sénateur de la Corse, répondant à un désir maintes fois
exprimé dans ce journal, a fait connaître en tant que président de la
commission d’enquête nommée par le Sénat sa volonté d’obtenir pour le grand
patriote défunt le tribut de justice qui consacrera en Galliéni l’une des plus
belles parmi les figures immortelles de la République.
Parfaitement organisée par M. Max Outrey, directeur de
l’École coloniale, cette conférence aura des répercussions considérables. Elle
scellera plus que jamais l’« Unité française », faite des intérêts
communs de la France métropolitaine, de ses colonies et des pays de protectorat.
Camille Devilar.
Le XIXe siècle
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